
Luisa Boudev | Les romans, la musique, les dessins
ROMANS, PROJETS, OUTILS LITTERAIRES
LES ROMANS
MUSE - T1 : L'Origine et la Destinée

Refuge pour les âmes en fuite, la communauté de Muse est tel un mirage ; elle se déplace d'une terre à une autre sitôt que des étrangers aux intentions hostiles tentent de l'approcher.
Rassemblés sous la bienveillance d'un Conseil composé d'un chef énigmatique, d'un barbare immortel, d'une forgeronne invulnérable, d'un ancien pirate, d'une guerrière au regard pétrifiant et d'un magicien douteux, ceux qui se considèrent comme des hommes libres parcourent le monde en emportant leurs terres et leurs mystères avec eux.
Mais nul secret ne demeure enfoui à jamais. Altaïr, fondateur de Muse, se trouve rattrapé par le sien lorsque la communauté itinérante échoue au Royaume d'Aeghir, le pays qu'il a quitté vingt ans plus tôt à la suite d'un terrible événement.
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EXTRAIT
Un hennissement résonne dans la cohue générale. Blessée au poitrail, la monture d’Altaïr se cabre sauvagement, éjectant son cavalier de sa selle. Balançant sa pelle dans la figure d’un inconnu, lui aplatissant littéralement le minois, Dhagild s’élance pour rattraper son meilleur ami. Ne craignant pas pour sa survie, un être invincible peut se permettre d’avoir le sens des priorités.
— Salut beau blond, prononce le fondateur de Muse en passant ses bras autour de son cou.
— J’espérais ramener à la maison quelqu’un de mieux gaulé que toi, tu ne m’en veux pas ? plaisante Dhagild en le déposant à terre.
— Tu me brises le cœur, mais je m’en remettrai.
— C’est bon, vous avez fini de vous amuser ? râle Calypso en assommant net un gros gaillard avec le pommeau de son épée. Notre ligne de défense a été percée par un bon paquet de ces types, au cas où vous pourriez prendre cela au sérieux…
— Rejoignez-moi quand vous aurez refroidi vos admirateurs, leur enjoint Altaïr avant de se diriger vers le village à grandes foulées.
Dhagild récupère le glaive d’un mercenaire gisant dans la terre gorgée de sang, attendant de pied ferme un étrange animal bien charpenté, qui s’avance vers lui le pas confiant : un géant, un mastodonte, dépassant d’une bonne tête les deux mètres vingt déjà fort respectables du Caerlidéen, se dresse de toute sa hauteur devant lui. Haussant un sourcil vaguement étonné, Dhagild jauge un instant son front bas et son air imbécile, puis détaille tranquillement sa tenue.
— Ton style me plaît beaucoup. Je prendrai ces bottes et cette jupe de lattes sur ton cadavre. Tu n’ignores pas la difficulté, pour des gabarits comme les nôtres, de trouver chaussure à son pied et de se vêtir avec un minimum de goût…
Pour toute réponse, le géant projette puissamment son sabre contre la nuque de l’indestructible. A l’impact, la lame vole en éclats. Abasourdi, il affiche une expression stupide devant l’inutilité totale de son geste. Un sourire carnassier aux lèvres, le barbare lui promet par le regard une mort particulièrement violente.
MUSE - T2 : Le Pendule et le Sablier
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L’anéantissement de la communauté de Muse et la disparition de son fondateur poussent Miloch à remonter le temps pour changer le cours des événements. Lui-même, Dhagild, Esmé, Sciddith, Calypso et les autres survivants se retrouvent alors vingt ans dans le passé, avec le projet fou de rencontrer le jeune Altaïr et de le préserver des tragédies à venir.
Cependant, le temps est un fleuve capricieux et les Musards n’ont aucune idée de l’impact de leur présence à cette époque-là ; il se pourrait bien qu’ils créent davantage de problèmes qu’ils n’en résolvent.
La menace des Fils de Taurikon et les ombres du passé les attendent de pied ferme. Mais l’antique légende d’un poulet géant pourrait bien sauver la situation.

EXTRAIT
Ses pas l’entraînent dans une rue familière, celle qu’il a arpentée en suivant les ravisseurs de Sciddith. Plus loin sur la voie, il découvre autour de lui des bâtisses inconnues. D’ici quelques années, elles seront réduites en cendres dans un incendie criminel. Poursuivant son chemin, il monte en direction du rempart et reconnaît le bastion où le Capitaine a été torturé. S’asseyant sur un rebord de trottoir, sa besace posée à côté de lui, Miloch s’autorise une pause dans sa promenade.
Il serait insuffisant d’alerter la garde noxandrianne sur les activités suspectes qui se déroulent depuis des années dans ce lieu désaffecté. On ignore encore jusqu’à quel niveau ont creusé les taupes de la Sylaere dans les strates du pouvoir aeghyard. Le mieux à faire, c’est attendre. Attendre que la bonne information remonte jusqu’au Conseil, attendre le moment idéal pour intervenir. Car leurs chances de parvenir à leurs objectifs sont assez minces.
Luttant contre ses incertitudes, le Derweid ne perçoit pas l’arrivée d’un individu sur les hauteurs du bâtiment le plus proche, juste au-dessus de sa position. Ce n’est qu’en levant la tête qu’il voit une paire de jambes, chaussées de bottes usées jusqu’à la semelle, se balançant dans le vide. Les battements de son cœur s’accélèrent. Il se lève et prend un peu de distance avant de se retourner. Découpée par les rayons du soleil, en contre-jour, se présente la silhouette d’un jeune homme assis sur une corniche. Une masse chaotique de cheveux bouclés lui borde le crâne. Miloch ne peut faire erreur : d’ici trois ans, ce gamin deviendra le chef de Muse.
Il ne peut dissimuler l’émotion qui l’habite. Après tout, la mort d’Altaïr est très récente pour lui. Il a assisté à son dernier souffle et ne peut pas croire qu’il se tienne là, au-dessus de lui, le regardant droit dans les yeux avec ce petit air permanent de défi.
— On se connaît, l’ancêtre ?
Miloch a du mal à reprendre ses esprits. Il n’était pas préparé à tomber sur lui, par hasard, dans cette ville immense. Cela dit, ils ne se tiennent qu’à quelques mètres de l’endroit où la jeune Ignis a été emmurée, ce qui en fait un lieu spécial pour celui qui l’aimait.
— Non, je pense t’avoir confondu avec quelqu’un d’autre… Un ami de longue date, se décide à lui répondre le magicien.
Quittant son perchoir, le jeune homme atterrit en souplesse sur les pavés de la rue. Un sourire aux lèvres, il se rapproche doucement de Miloch, probablement pour développer la conversation.
Mais en une fraction de seconde, il attrape la lanière de la besace qui traîne par terre et s’élance vers le centre-ville tout en saluant le Musard interloqué :
— Bonne journée !
— L’enfoiré, jure Miloch.
MUSE - T3 : La Légende de Fyrie

Fragilisés par une récente tragédie, Altaïr et ses amis sont déterminés à protéger durablement la communauté. Lorsque le Derweid Miloch ne sera plus en mesure d’utiliser ses pouvoirs, le temps des délocalisations sera révolu.
En quête de la cité mythique de Fyrie et du mirage surnaturel qui la dissimule aux yeux du monde, Muse doit affronter des illusions meurtrières dans les dunes de Sandre. De puissants alliés, de monstrueux prédateurs et de fourbes adversaires l’attendent dans le désert du Souffle du Diable.
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EXTRAIT
Ils suivent le garçon en bleu et ses rivaux dans un dédale de rues minuscules et pleines d’obstacles. Des passants bousculés renversent sacs et paniers. Un tonneau roule, des chats s’enfuient en tous sens. Auryel manque de tomber en glissant sur une pêche au milieu d’une marche. Ils s’égarent rapidement dans Anwarkhath, sans perdre de vue les deux hommes et leur cible, laquelle se retrouve acculée au fond d’une impasse sans possibilité de franchir les hauts murs qui l’entourent. Une meilleure connaissance du plan urbain lui aurait sans doute permis de s’en sortir. Ses ennemis, sabres en main, n’ont pas l’air de vouloir répandre le sang mais se montrent assez menaçants.
— Tu vas nous suivre sans faire d’histoire, maintenant ! grogne l’un d’eux.
Un raclement de gorge les fait se retourner et découvrir dans leur dos un nomade bronzé, un étranger pâle et un travesti qui ont bien l’intention de se mêler de leurs petites broutilles.
— C’est pas très équilibré, ce que vous proposez à ce gosse, là, prononce Auryel. Des adversaires à votre taille, ça serait pas plus excitant, par hasard ?
— Dégagez, les bouseux, ça ne vous concerne pas !
Les Musards échangent un regard légèrement déconcerté.
— C’est nous qu’il traite de bouseux ? réagit Altaïr après quelques secondes de silence.
— Je crois qu’il parlait surtout de toi, le taquine Auryel. Tu devrais revoir ton style vestimentaire.
Baissant les yeux vers ses fringues qui, selon lui, correspondent pourtant parfaitement à la tenue de voyage d’un Sandréen, le chef de Muse ne comprend pas cette remarque. Des types habillés comme lui, avec un sarouel, un chèche et une tunique serrée à la taille par une large ceinture de lin, il y en a des dizaines dans ce quartier. En tant que cité cosmopolite, Eguilar est un véritable patchwork de modes vestimentaires, mais celle-là est tout de même la plus répandue.
— Qu’est-ce qu’il a, mon style ?
— Je dirais qu’il manque de classe et de propreté, commente Sciddith en se tortillant pour remettre en place les jupons remontés pendant sa course. Un pantalon et une chemise bien coupés, des bottes neuves, ça te donnerait une petite touche d’élégance qui ne serait pas un luxe. À part toi, quelle figure d’autorité se promène en vieilles sandales et sarouel rapiécé ? Et ne parlons pas de ton hygiène douteuse. T’as toujours de la crasse sous les ongles ou une tache de sang quelque part.
— Tu devrais aussi faire quelque chose pour ta crinière, renchérit Auryel. C’est tout sec, ça part dans tous les sens, y’a pas une bouclette de la même longueur qu’une autre. Comment veux-tu avoir l’air sérieux avec une coupe pareille ? Tu devrais demander à Esmé de te rafraîchir les pointes.
L’un des deux vilains qu’ils coursaient tout à l’heure s’incruste naturellement dans la conversation :
— Un soin aux huiles, ça peut faire des miracles. Ma femme en fait un par semaine et ses cheveux sont soyeux comme la soie.
— Ah oui ? s’intéresse Altaïr. Quels genres d’huiles peut-on utiliser ?
— Argan, coco, chanvre, jojoba, tu n’as que l’embarras du choix.
— J’en prends bonne note, merci beaucoup. C’est vrai que je devrais faire plus attention à moi, et puis, ça me détendrait un peu.
— Ça fait des années qu’on te le dit, ma poule, enchaîne Auryel. Prendre soin de l’extérieur, ça fait du bien à l’intérieur ! L’huile d’argan, c’est ce que je préfère.
— C’est pas un peu trop gras ?
— On ne se serait pas éloignés du sujet, là ? intervient l’autre agresseur qui commençait à se dire que cette rencontre ressemblait davantage à une soirée pyjama entre filles qu’à une baston bien virile.
— C’est vrai, ça, réalise son collègue. Barrez-vous, bande de bouffons, sinon c’est nous qui allons vous rafraîchir les pointes.
— C’est nous qu’il traite de bouffons ? recommence Sciddith.
— Je crois que là, il parlait de toi, rebondit Altaïr. Mais ce n’est pas parce que tu es fardé comme une putain qu’on va les laisser t’insulter gratuitement. Cette offense vaut au moins deux doigts.
Avant qu’il ait eu le temps de comprendre le sens de sa dernière phrase, le conseiller en soins capillaires voit la lame du chef de Muse lui enlever l’auriculaire et l’annulaire de la main gauche en un mouvement très précis qui n’a même pas égratigné le majeur. Le mutilé hurle à la mort, lâchant son arme sur les pavés pour agripper sa main sanguinolente.
— Joli, apprécie le Capitaine. Tu vois que tu peux faire preuve d’élégance quand tu t’en donnes la peine.
MUSE - T4 : Le Serpent et le Scorpion
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Dans le désert du Souffle du Diable, les Fyriens et les Musards sont désormais unis pour le meilleur et pour le pire.
Tandis que la résistance s’organise contre les partisans de Mashkan, Altaïr et Sciddith infiltrent la forteresse d’Oyyan pour récupérer le Sablier de Sang et découvrir les secrets d’Ay-Myra.
Au prix de nombreux sacrifices, les nouveaux alliés et leurs ennemis vont se livrer une guerre sans merci pour le contrôle du Puits des Ancêtres. Du serpent ou du scorpion, qui sortira vainqueur de la confrontation ?

EXTRAIT
Les cheveux blonds de Dhagild, coiffés en tresse, apparaissent devant ses yeux. C’est là qu’il réalise que le colosse a fait un grand effort de présentation. D’habitude, on le sent venir à cause des effluves de vin, de terre et de sueur. Aujourd’hui, il s’est soigneusement décrassé la couenne et a enfilé une tunique neuve, brodée, qu’il a lui-même confectionnée. Sa crinière, légèrement humide, brille plus que d’ordinaire. Il n’était pas aussi propre tout à l’heure, quand il a trimballé Miloch jusqu’ici.
— Mais, dis… t’es beau comme un écu neuf ! s’exclame le Derweid. T’as pris un bain ? Le précédent, c’était il y a deux jours, non ?
— Tu surveilles mes jours de bain, maintenant ?
— C’est presque la fête nationale à Muse quand tu réalises qu’il serait temps de te rafraîchir le cuir... Alors oui, tout le monde attend ton jour de bain.
— Ça fait quinze ans que tu me bassines avec tes théories sur l’hygiène, il faut croire que le bourrage de crâne a porté ses fruits, ironise le maître d’armes.
— C’est ça, ouais… Ne me prends pas pour un con.
Dhagild roule des yeux. Miloch lui adresse un sourire goguenard.
Caelius et Elund, deux de leurs voisins venus faire découvrir aux Fyriens la variété de leurs produits, circulent à proximité du Puits avec une charrette pleine de chaussures de qualité et de peaux tannées. Le cordonnier s’esclaffe en avisant l’allure anormalement raffinée du géant.
— Alors, Dhagild, on est amoureux ? Ça fait trois fois cette année, tu bats tous les records !
Ayant compris la raison de cette apparence soignée, Miloch commence à rire, avant de se sentir légèrement essoufflé et étourdi. Un tantinet vexé par leurs remarques, le Caerlidéen croise les bras avant de râler :
— Fichez-moi la paix ! Qu’est-ce que ça a de si exceptionnel que je me lave ?
— Tu es en train de perturber tous nos repères, ricane Elund.
— Ouais et ben, vous allez devoir vous y faire. Et en passant, vous feriez bien de vous savonner plus souvent, vous aussi ! On vous sent refouler des sandales depuis l’autre côté du mirage.
— C’est sérieux à ce point-là ? réalise Caelius. C’est qui ? Allez, mets-nous au parfum !
— Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher de vous mêler des histoires des autres, hein… Allez vendre vos godasses, les gars, je suis convaincu que ça fait des siècles que tous ces gens-là vous attendent pour cesser de se balader les arpions à l’air.
Jetant un œil sur la place où s’affairent des Fyriens, Miloch remarque seulement à cet instant que la majorité d’entre eux se promène pieds nus. Les pavés de la cité étant rafraîchis par le cours d’eau en sous-sol et la protection solaire de la fausse dune, ils en profitent pour réguler leur température corporelle.
Ignorant son sarcasme, les deux Musards s’en vont. Le Caerlidéen les entend débattre, quelques mètres plus loin, de l’évidence de son propos.
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ONIRIS

La terre de Vhaenkil tremble lorsque la malédiction de la Mort Blanche se répand à sa surface, provoquant l’agonie des Hommes.
Mais Shade Falken, voyageur onirique porteur d’un obscur fardeau, est décidé à se dresser contre la mort et à contrarier les plans des Seigneurs d’Oniris. En quête de réponses, il se lance dans une incroyable aventure spirituelle sans se douter que la vérité dissimulée au cœur de ses songes bouleversera toute son existence.
EXTRAIT
Lorsqu'il se tourne vers Zéphyr, espérant remonter en selle et fuir avec les autres, Shade constate son absence. Dans le chaos des bousculades, le cheval l’a oublié sur place. Il ne lui reste donc plus qu'à sautiller le plus vite possible. Au diable le ridicule ! Contrairement à la mort, il ne tue pas. Le Désigné se relève, claudiquant, grimaçant et blasphémant sur plusieurs mètres alors qu'on le charge de coups d’épaule pour le dépasser. Rapidement, il se retrouve à fermer la marche de la débandade. Sa chance, d'ordinaire si infaillible qu'elle en est insolente, l'aurait-elle aujourd'hui abandonné ?
Saisi de vertige, il glisse sur un pavé et s'étale de tout son long sur le dos. Ce n'est clairement pas sa journée. Reprenant son souffle et ses esprits, il se redresse sur les coudes et voit l'abominable brouillard investir les lieux. Autant se résigner : la Mort se déplace plus vite que lui. Il est probable qu'elle enveloppe aussi les nombreux fuyards de son suaire glacé. Aujourd’hui, l’intrépide Shade Falken va casser sa pipe. Il aurait préféré une conclusion un peu moins stupide à son existence jalonnée d’aventures épiques.
Sentant quelque chose de chaud couler sur sa peau, il essuie son front sanglant d’un revers de main. Sans doute une égratignure due à l’impact de sa tête contre le pavé, lorsqu’il est tombé de cheval. La peur de se faire écraser par la foule lui avait fait oublier la douleur du choc, qui vient à présent se répandre en une atroce migraine au-dessus de ses sourcils. L’environnement troublé de blanc perd en précision à ses yeux, mais il lui semble qu’un visage éthéré s'avance vers lui, un visage que nul artiste n’a su reproduire, celui de la femme en colère qui se déchaîne sur le monde. La perspective de l’ultime sommeil lui donne des hallucinations. Il déglutit avec difficulté, gêné par une boule d’angoisse au creux de la gorge. La mort, la douleur, ne l’effraient pas, mais cet épilogue lui laisse un goût amer de quête inachevée : celle de sa rédemption. Peut-être aussi celle du bonheur. Il n’a jamais trouvé ce qu’il a passé dix ans de sa vie à chercher. Et même si l’objet de ses désirs avait été juste à ses côtés, le Désigné n’aurait pas été fichu de le reconnaître. L’on peut être un esprit éclairé dans maints domaines, mais totalement aveugle pour certaines choses.
Il s'allonge dans la neige, enveloppé dans le linceul de Malore, et prie pour qu’au Royaume des Ombres, son âme soit enfin purifiée de tous ces éléments malsains qu’elle transporte. Lessiver sa conscience prendrait beaucoup trop de temps, et à l’heure de son trépas, le temps, il n’en a plus. Le brouillard glaçant s'insinue dans ses poumons à chaque inspiration. La mort n'a aucun goût, aucune odeur et elle engloutit son environnement en silence. Chaque maison, chaque pavé, s'efface peu à peu, comme si rien autour de lui n'avait jamais existé. Seul et perdu dans le néant, Shade se trouve étrangement apaisé, baignant dans une lumière diffuse. Sa tête roulant sur le côté, le sang qui perlait dans son sourcil goutte lentement sur le lin de sa capuche. Sans même s'en rendre compte, il s'enfonce dans une douce inconscience.
Pour l'avoir déjà vécue, il le sait, la mort n'est pas si terrible qu'on le pense.
LES PROJETS EN COURS
MUSE - T5 : La Terre d'Egeria

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ONIRIS Tome 2
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