
Luisa Boudev | Les romans, la musique, les dessins
MONDE TERRESTRE - Désertique
L'HOMME DANS LE DESERT
« Entre les visiteurs enfuis et le visiteur muré en lui-même, le désert seul : l’homme n’a plus le choix que de s’abolir en des pierres muettes ou de se conjuguer au passé. »
« Le temps reste le maître du désert : il ordonne la vie ; l’homme est la conscience du désert car il possède la lucidité. »
Modes de vie
L’HOMME DANS LES MILIEUX DESERTIQUES CHAUDS
L’homme n’est pas adapté au désert : abandonné sans eau par une chaleur de 50° C, il mourra au bout d’une journée ou deux. Pourtant, toutes les grandes zones désertiques du globe sont peuplées par l’homme depuis la préhistoire et toutes les races y sont représentées. Les différences observées entre les populations du désert concernent surtout les techniques d’adaptation aux conditions climatiques. Il est certain qu’une peau fortement pigmentée donne une meilleure protection contre les rayons solaires ultraviolets, mais les individus à la peau légèrement pigmentée supportent bien la vie en pays chauds s’ils évitent une exposition trop directe au soleil. Le corps humain peut aussi effectuer quelques corrections physiologiques lors de son acclimatation, mais aucun mécanisme ne peut réellement empêcher la perte de l’eau.
LES PEUPLADES PRIMITIVES
Les besoins en eau d’un homme travaillant dans le désert s’élèvent à neuf litres par jour. La recherche continuelle de l’eau a obligé les habitants à vivre en nomade.
EXEMPLES : LES BINDIBUS ET LES BOSCHIMANS
Seuls deux groupes d’habitants du désert suivent encore ce mode de vie : les Bindibus (les aborigènes d'Australie) et les Boschimans, réfugiés dans le Kalahari après la colonisation européenne. Les Bindibus errent nus, par petits groupes, à travers d’immenses régions dans le centre-ouest de l’Australie ; leurs déplacements dépendent des pluies. Mais ce genre de vie ne peut être adopté que dans des régions assez giboyeuses et relativement fertiles. Les Boschimans, eux, se déplacent aussi par petites troupes partageant eau et nourriture, mais chaque troupe possède un territoire de chasse bien défini, où l’absence de gibier met continuellement leur existence en danger.
Les aborigènes ont un nez large et plat très caractéristique. Il semble que cette particularité se soit développée pour contrer l'air sec et poussiéreux du désert d’Australie. L'adaptation physique des boschimans est encore plus visible. Tout être humain a une couche de graisse sous la peau, sous des climats froids, c’est important pour conserver la chaleur. Néanmoins, dans un désert, cela peut être un handicap car la couche de graisse interdit au corps humain de perdre sa chaleur rapidement. Les boschimans ont perdu cette couverture de graisse. Leurs réserves de graisse se concentrent dans leurs fesses, le reste du corps restant ainsi plus frais.
Bien que nous considérions les aborigènes d’Australie et les boschimans du Kalahari comme primitifs parce qu'ils ont peu d'outils ou de connaissances technologiques, ils vivent en totale harmonie avec leur rude milieu et en sont remarquablement conscients. À certains égards, les peuplades primitives en savent plus sur l'écologie du désert que la plupart des scientifiques.
Mis à part leur façon de vivre, ces deux peuples sont les seuls à être adaptés physiquement à la vie dans le désert.
NOMADISME, TRANSHUMANCE ET COMMERCE CARAVANIER
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Le nomadisme concerne les populations qui possèdent un habitat mobile ou, à la limite, aucun habitat : cet habitat mobile est le plus souvent la tente, en particulier pour les pasteurs.
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La transhumance est le mouvement des bergers qui accompagnent leurs troupeaux, à partir d’un domicile fixe : autour de la Méditerranée, c’est un phénomène encore vivant qui conduit chaque été les troupeaux des zones basses vers les montagnes.
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Le commerce caravanier est le transport de marchandises sur des animaux de bât, afin de relier des régions aux ressources complémentaires : céréales contre sel, parfois dattes au Sahara. C’est un mouvement rapide, souvent à travers des déserts, mené par des hommes entraînés. Il correspond à une longue tradition dans les zones arides où les régions productrices de ressources variées se trouvent éloignées les unes des autres et souvent séparées par des déserts.
LES NOMADES ET LES PASTEURS
Les chasseurs-cueilleurs ne sont pas des habitants typiques du désert et leur mode de vie primitif n’a été préservé que dans les déserts isolés d'Australie et du sud de l'Afrique. La plupart des peuplades du désert, telles que les bédouins du désert d'Arabie et les Touaregs du Sahara par exemple, sont des pasteurs nomades. Leur marche constante dans le désert est dictée par le besoin de trouver de nouveaux pâturages pour leurs troupeaux d'animaux domestiques. Ils les conduisent d’une oasis à l’autre pour les abreuver. Quelques peuples du désert sont devenus sédentaires. Dromadaires, moutons et chèvres forment le plus gros des troupeaux de nomades qui peuvent être 20 fois plus nombreux que leurs propriétaires. En général, leurs troupeaux répondent presque totalement à leurs besoins. Certaines peuplades se nourrissent presque entièrement du lait fourni par leurs animaux mais d’autres ne mangent que de la viande. Les peaux ont de multiples usages : elles peuvent être cousues pour former des tenues, des outres et de nombreux autres objets d’équipement ou d'habillement.
LES CARAVANES DU DESERT
En plus d’élever des animaux pour leur viande, certains nomades ont aussi une autre occupation traditionnelle, le transport de biens à travers le désert. Parfois, ces biens viennent du désert lui-même, coupés dans les lacs salés à sec (ou chotts) et transportés au sud dans le Sahel. Les transports commerciaux occasionnent de grands déplacements, qui rassemblent en caravanes un grand nombre d'hommes et d'animaux. Le dromadaire est la seule bête de somme qui puisse supporter les conditions du désert. Pendant des siècles, des caravanes formées de centaines de dromadaires jouèrent un rôle de premier plan dans le réseau commercial mondial.
Le commerce caravanier saharien du sel, pratiqué par les Touaregs, est encore important car l'Afrique occidentale manque de sel ; or, les besoins en sel de tout être vivant en pays chaud sont considérables. C'est ainsi qu'au printemps et à l'automne, de grandes caravanes appelées azalai (rassemblement de chameaux) se rendent aux salines du Sahara central pour échanger le mil contre le sel. Les routes des caravanes suivent généralement la distance la plus courte reliant les oasis ou les points d’eau. Dès lors, certaines oasis sont devenues des centres de commerce importants. Par ailleurs, là où la distance entre deux sources naturelles était trop grande pour la sécurité de la caravane, des puits ont souvent été creusés pour atteindre l'eau sous la surface du désert. Beaucoup de ces puits sont toujours en activité et certains existent depuis des siècles. Mais le commerce le plus largement diffusé à travers le désert saharo-sindien était, il y a peu de temps encore, celui des esclaves.
Exemples d’anciens produits du commerce caravanier : ivoire, plumes d’autruche, peaux, or, esclaves (ceux-ci constituent jusqu’en 1870 le principal apport), aromates, épices, parfums, étoffes…
LA VIE SOCIALE
LE PARTAGE DE L’EAU
La vie au désert implique des comportements de solidarité que l’on retrouve chez des populations qui sont très éloignées les unes des autres. En général, les pasteurs qui savent combien l’eau est précieuse la donnent à l’étranger car elle ne peut ni ne doit être vendue. Un dicton touareg dit : « le commerce de l’eau conduit à la pauvreté ».
L’HOSPITALITE
Chez les Bédouins d’Arabie et les Touaregs, l’hospitalité est une obligation, même chez les plus pauvres qui doivent se priver de nourriture s’il le faut, car ne pas honorer l’hôte de passage serait un véritable scandale et une offense à Dieu.
Dans les villes, en revanche, les portes sont fermées et on a peur de l’étranger.
LE THE
« Il faut trois conditions pour faire le thé :
Le temps – les braises – les amis.
La politesse veut que l’on ne parte pas
Avant d’avoir bu le troisième verre.
Le premier verre est âcre comme la vie.
Le deuxième est doux comme l’amour.
Le troisième est suave comme la mort. »
LA MUSIQUE
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Divers instruments chez les Touaregs : la vièle monocorde (anzad), le tambour sur mortier (tendey), le tambour d’eau (aghaleb, cuvette remplie d’eau), d’autres types de tambours (tazawat, tobol), les battements de mains, la flûte (tasenseq), le luth (tahardant)…
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Divers thèmes : chroniques guerrières, digressions métaphoriques, amour, vie des campements, mélanges de poèmes…
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On joue (ou chante) en des occasions spécifiques : séances de « chants pour les génies » (pour guérir une personne malade, autrement dit, pour chasser les génies de son corps), fêtes (baptêmes, mariages), « ronde des chameaux » (au tendey avec un chœur de femmes) …
ACTIVITES DIVERSES
Les Touaregs aiment les joutes oratoires, réciter des poèmes et en composer (thème récurrent : l’amour).
Mais dans cette culture, tout homme adulte se doit de respecter une certaine réserve, une rigueur de comportement traduisible par « noblesse ». Il est tenu à la règle de la pudeur, de la honte et du respect qui exige de ne pas extérioriser ses sentiments et de ne pas parler de certains sujets, notamment de la musique (qui est très sérieuse). Un homme ne peut chanter en public qu’à deux conditions :
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S’il se trouve en compagnie d’un auditoire issu de la même classe d’âge et avec lequel il entretient des relations de parenté.
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S’il est en pleine possession de son répertoire, s’estimant capable de le restituer en respectant certaines règles esthétiques de technique vocale correspondant à celles qui ont été transmises de génération en génération.
DIVERS
OBSERVATION DES ETOILES
Si les étoiles et les constellations servent de guides dans le désert, leur apparition et leur disparition annoncent l’arrivée et la fuite des saisons. La pluie au sud du Sahara tombe au cours d’une courte saison ; le passage d’étoiles au firmament annonce l’arrivée de cette pluie tant désirée. La saison chaude précède l’arrivée des pluies et lorsque les Pléiades, appelées les « filles de la nuit » par les Touaregs, se couchent à l’ouest, « prends ton outre » dit le dicton ; la canicule et la soif arrivent. Des menaces orageuses, de lourds nuages n’apportent pas encore la pluie, sinon quelques gouttes, les « larmes des filles de la nuit ».
Protéger son corps
HABILLEMENT
LE CHECHE
Le chèche est un long foulard que vous pourrez enrouler autour de la tête et du cou. Il isole du vent et du sable. Ce dernier s’infiltre partout, vous en aurez de toute façon jusque dans le slip.
Bonus : le chèche peut servir de coussin la nuit.
LE CONFORT ET LES MATIERES
La règle de base est de porter des vêtements confortables et des tissus naturels comme le lin et le coton dans des couleurs vives, afin de ne pas attirer les rayons du soleil. Il peut vous sembler étrange, mais il est préférable, pendant votre séjour au désert, de porter des tenues qui maintiennent la température du corps. Pensez donc à porter de longues manches pendant la journée. Pour la nuit, munissez-vous d’une veste coupe-vent, vous en aurez besoin pour ces moments délicieux autour d’un feu de camp, avant de vous engouffrer dans votre sac de couchage.
L’aspect rugueux de la fourrure de chameau risque de vous déranger et un pantalon protégera mieux vos jambes qu’un short.
LES CHAUSSURES
Côté chaussures, votre plus grand itinéraire vers les dunes se fera généralement à dos de chameau, mais si vous souhaitez expérimenter la sensation de marcher sur le sable, (qui est d’ailleurs extrêmement agréable), optez alors pour des chaussures de sport ou de randonnées, ou encore des sneakers confortables. Si vous préférez les sandales, l’idéal est de porter des sandales dédiées au sport.
CONTRE LA CHALEUR : COULEUR NOIRE OU BLANCHE ?
LES TENTES
Ainsi, un vêtement noir semble dangereux, puisqu’une augmentation de la température du corps de plus de 4 °C est fatale. Pour comprendre pourquoi les nomades du désert s’habillent quand même en noir, intéressons-nous à leurs tentes, qui sont aussi noires que confortables. Leur confort découle de deux effets physiques : l’ombre produite par la toile et la ventilation de la tente. Puisqu’elle absorbe mieux le rayonnement solaire, une toile noire produit un bien meilleur ombrage qu’une toile blanche de même épaisseur. Davantage chauffée par le Soleil, elle risque toutefois de transmettre sa chaleur à l’air qu’elle emprisonne. Pour éviter que cela n’arrive, les Bédouins ouvrent largement leurs tentes. L’air en contact avec le tissu noir s’échauffe, se dilate, et, devenant moins dense que l’air ambiant, s’élève avant de quitter l’abri par le haut. Il aspire de l’air extérieur moins chaud dans la tente, emportant avec lui la chaleur que lui a transmise la toile. La surface chaude de la tente amorce ainsi un mouvement de convection qui renouvelle constamment l’air de la tente, même en l’absence de brise. Le moteur du « ventilateur bédouin » est bien la toile noire de la tente.
LES VETEMENTS
Est-ce grâce à la ventilation que les Bédouins ne souffrent pas de la chaleur qui s’accumule sur leurs vêtements noirs ? Oui, mais avant de l’expliquer, examinons ce qu’est un habit confortable au Soleil : comme une tente qui reste toujours à la température ambiante, un tel vêtement aide le corps à maintenir sa température à 37 °C, quelle que soit la température extérieure. Pour cela, il protège le corps de la chaleur extérieure et évacue aussi celle qui est produite en permanence par le métabolisme (même au repos un homme dissipe au moins 100 watts). Cette régulation s’effectue par la transpiration. Pour s’évaporer, la sueur absorbe de la chaleur qu’elle prélève sur la peau. Tout échauffement supplémentaire doit être compensé par une transpiration plus importante. Sous les tropiques, il arrive de perdre plus d’un demi-litre d’eau par heure aux moments les plus chauds. Un vêtement confortable facilite l’évaporation rafraîchissante.
Nous comprenons maintenant le choix des vêtements sombres et des vêtements clairs. Les vêtements qui se portent près du corps, tels une chemise et un pantalon, sont au contact de la peau. Pour éviter que le tissu ne devienne trop chaud, il est préférable qu’ils soient clairs. Les Bédouins en revanche portent des vêtements flottants, de grandes robes les couvrant de la tête aux pieds pour les protéger du Soleil, du vent et du sable. Les hommes enfilent d’abord à même la peau une grande chemise de coton. Cette dernière est ensuite elle-même couverte par un ample vêtement. Le tissu extérieur n’est donc pas au contact de la peau. En outre, l’air circule facilement entre les deux vêtements. L’air chauffé par le tissu extérieur s’élève à l’intérieur et aspire par-dessous la robe de l’air ambiant plus froid. Dans ce mouvement de convection, tout se passe comme si les deux robes jouaient le rôle de soufflets, rejetant l’air chaud à travers le tissu et par l’encolure. En réalité, la température de l’air circulant sous le vêtement, ainsi que la température de la peau ne dépendent pas de la couleur du vêtement extérieur : si la surface de la robe sombre absorbe plus d’énergie que la robe claire, l’échauffement de la surface noire renforce suffisamment les effets bénéfiques de la convection pour compenser cet excès d’énergie.
DIVERS
LES MEILLEURS MOMENTS POUR SE DEPLACER
Quand vous êtes dans le désert, il faut savoir prendre son temps et vivre au rythme du soleil. Les heures les plus favorables pour marcher sont : aux premières heures de la journée et au soleil couchant.
Entre temps, comme le font les nomades, la sieste s’impose.
Ce n’est pas dans nos habitudes, pourtant cette pause à l’ombre d’un arbre permet de récupérer et de faire tomber la température du corps pour mieux repartir dès que les températures deviennent plus propices.
SE PROTEGER LE SOIR
Aussi étonnant que cela puisse paraître, dès que le soleil disparaît, une sensation de fraîcheur vous envahit. En effet, les températures chutent à la nuit tombée ! Ajoutez à cela une légère insolation durant la journée, et vous vous retrouvez vite à frissonner.
Dans ce cas, le meilleur remède est de rajouter une couche chaude (polaire ou doudoune) mais aussi se rapprocher du feu de bois que les nomades préparent chaque soir.
Là encore, ce n’est pas qu’une tradition, c’est aussi que chacun recherche un peu de chaleur le soir après une journée de marche dans le désert.
IMPORTANCE DU SEL
Quand on transpire beaucoup, le corps perd beaucoup de sels minéraux. C’est cette perte de sel qui peut parfois provoquer des effets indésirables comme des contractures musculaires, des malaises etc…
Privilégiez donc des encas salés (fruits secs salés par exemple) pour amener une ration supplémentaire de sel.
COMMENT SE DESALTERER
Sous de forte chaleur, il est conseillé de boire beaucoup, mais surtout souvent et par petites gorgées.
Boire chaud est plus rafraîchissant. En effet, boire chaud fait transpirer et l’évaporation de cette transpiration fait baisser la température du corps.
PROTEGER LES YEUX
Les Égyptiens utilisaient la mesdemet (khôl) en tant que collyre pour prévenir et soulager des infections oculaires, et pour protéger les yeux des fortes réfractions de la lumière du désert.
CONSTRUCTIONS & RESSOURCES
Les puits
PUITS
QU’EST-CE QU’UN PUITS ?
Le puits mobilise des ressources qui ne sont pas soumises aux aléas pluviométriques annuels : c’est un ouvrage qui, dans bien des cas, avec les seuls moyens traditionnels, capte des nappes profondes, en général à plus de 20 m de profondeur et parfois à plus de 100 m. Au Niger, dans les formations de grès du Tégama, les Touaregs et les Arabes ont creusé de nombreux puits de 50 à 90 m de profondeur : le forage de tels ouvrages s’est multiplié ces dernières années, les éleveurs cherchant à ne plus dépendre des nouvelles stations de pompage créées par le gouvernement, où se concentrent d’innombrables troupeaux. L’arrivée de nomades étrangers et de leur bétail, qu’ils viennent de régions proches ou lointaines, fait perdre aux usagers le contrôle des parcours environnants.
LE PUITS COMME ATOUT STRATEGIQUE ET DE SURVIE
En zone aride, le point d’eau est le centre d’un espace maîtrisé, reconnu, parcouru, vers lequel convergent les pistes. Il atteste souvent la présence d’une occupation humaine ancienne qui s’est maintenue jusqu’à nos jours. Le point d’eau, même s’il est fixe comme le puits ou la source, est délaissé lorsque les ressources fourragères viennent à manquer.
Les Garamantes, pour éviter la conquête de leur pays par les Romains, avaient comblé les puits des routes de leur hamada.
CONCEPTION
Creuser des puits profonds demande un travail si ardu que les éleveurs préfèrent souvent faire appel à des spécialistes.
ENCADREMENT DE L’ORIFICE
Le puits creusé, l’orifice est encadré avec des poutres en bois, plus rarement des dalles de pierre : sur les unes et les autres, des cannelures parallèles inscrivent en creux la trace du glissement répété des cordes. Autour de l’orifice sont implantées une ou plusieurs fourches faites en bois dur (acacia) : chacune est la marque d’un usager habituel qui n’apporte avec lui, lorsqu’il vient puiser, que la poulie en bois qu’il fixe dans les deux branches de la fourche aménagée à cet effet.
POULIE ET FOURCHES
La poulie est un court cylindre en bois aux extrémités tronconiques ; elle est perforée en son centre par le logement de l’axe (souvent métallique) et creusée sur la tranche de deux sillons sur lesquels se déroule la longue corde de cuir tressé qui remonte une lourde puisette également en cuir (ou parfois faite du caoutchouc d’une vieille chambre à air) et qui contient de 40 à 50 litres. La poulie, taillée à l’herminette par un artisan, et la puisette, préparée par des femmes spécialistes du cuir, sont les seuls instruments qu’il faut se procurer au marché. Les puits les plus importants, cimentées et cuvelés par les services de l’hydraulique, peuvent rassembler jusqu’à huit ou dix et exceptionnellement douze fourches ; sur chacun d’elles la poulie grince en remontant la puisette tirée par un bœuf, plus rarement un dromadaire ou un âne, qui s’éloigne à partir de l’orifice dans un parcours égal à la profondeur de l’ouvrage. Dans les puits forés par les moyens traditionnels, les fourches sont en nombre limité (1 à 3) ; auprès des puits sans abreuvoirs cimentés, les bergers apportent de grands récipients en bois ou en métal, ou installent un fût métallique découpé où l’on déverse l’eau de la puisette : les femmes viennent y remplir leurs outres en écartant les animaux qui s’approchent.
MARGELLE OU MARCHES
Il existe plusieurs façons de concevoir un puits à eau. Dans la plupart des cas, on trouvera des puits à margelle qui permettent à un récipient d'atteindre le niveau de l'eau, souvent au moyen d'une corde. Lorsque la profondeur ne dépasse pas quelques mètres, on peut concevoir un puits à marches qui permet à l'utilisateur de descendre physiquement jusqu'au niveau de l'eau par un escalier, souvent hélicoïdal. Il existe en Inde des puits de grande taille, dits à degrés, qui permettent de descendre au niveau de l'eau par un système d'escaliers.
PUITS ARTISANAUX
Les puits artisanaux sont creusés à la force des mains par le puisatier et ses aides. La largeur du puits doit être assez importante pour qu'un homme puisse y travailler, et sa profondeur dépend de celle de la nappe phréatique (un puits peut être approfondi si le niveau de la nappe diminue) et du risque d'éboulement des parois. Si le coût peut être amorti, un puits plus large est creusé, ce qui non seulement renforce la sécurité des travailleurs mais assure un plus grand rendement lors de l'exploitation (la surface drainée de l'aquifère étant plus importante).
Pour creuser un puits, plusieurs personnes sont nécessaires : un homme au fond du trou pioche, rassemble la terre extraite dans un seau qui est remonté à la surface par un équipier. Si le trou est très large, il peut y avoir deux personnes au fond, l'une pour piocher, l'autre pour pelleter. Lorsque le trou atteint la nappe phréatique et se remplit d'eau, le creuseur doit alors dénoyer le puits en évacuant l'eau accumulée.
Les puisatiers d'autrefois mettaient en place une chèvre faite de trois rondins liés en haut et fichés en bas dans le sol autour du trou à creuser. Une poulie y était attachée. Ils utilisaient aussi un plateau de bois posé en corde sur l'ouverture du puits, pour pouvoir sortir plus facilement les seaux pleins.
Une fois le trou creusé, il fallait bâtir la gaine du puits entre le niveau de la nappe et la margelle avec des pierres, en respectant les règles de la maçonnerie (croisement des joints, pose en boutisse, calage à l'arrière). Les pierres étaient descendues dans un seau ou au bout d'une corde pour les plus grosses. Une autre technique d'édification de la maçonnerie était également utilisée : la pose progressive du fût maçonné sur une embase ronde appelée "roue" faite d'une solide charpente circulaire en bois, vide en son centre, donc non renforcée par des rayons afin que ceux-ci ne gênent pas le creusement. Au fur et à mesure que les puisatiers approfondissaient le puits, ils creusaient également sous cette roue qui s'enfonçait ainsi progressivement dans le sol en même temps que le chantier et qui supportait le fût de maçonnerie sur lequel des ouvriers postés à la surface rajoutaient des lits de moellons au fur et à mesure de l'enfoncement. Cette technique permettait d'une part d'éviter d'avoir à descendre à la poulie les pierres taillées au fond du puits et, d'autre part, sécurisait le travail des puisatiers en évitant le risque d'éboulement des parois puisque le maçonnage de celles-ci était réalisé au fur et à mesure de l'approfondissement du puits. On a retrouvé au fond de nombreux puits médiévaux ces roues en bois de charpente, assez bien conservées malgré un séjour de plusieurs siècles sous l'eau et qui attestent cette technique de construction. Selon des études archéologiques récentes, cette technique très évoluée de la roue ne semble cependant pas antérieure au IVe siècle.
Les margelles des puits des grandes bâtisses traditionnelles sont constituées de pierres finement taillées et portent fréquemment des sculptures, la richesse de l'ornementation et la qualité des maçonneries étant étroitement liées aux capacités financières du commanditaire.
Le coffrage du puits peut être en bois de dattier.
L'irrigation
LES OASIS
Au milieu d'immenses étendues désertiques, les oasis apparaissent comme des îlots de verdure. Elles se situent toujours à l'emplacement de nappes d'eau souterraines peu profondes. Pour irriguer les cultures, les paysans sédentaires utilisent des puits ou des galeries souterraines appelées foggaras. Ils acheminent l'eau au pied des plantes par un réseau de petits canaux en terre.
La palmeraie symbolise la richesse de l'oasis. À l'ombre des palmiers dattiers, on trouve deux niveaux de cultures : les arbres fruitiers, puis les céréales et les légumes. Bien que tous les espaces irrigables soient cultivés, les rendements restent faibles, car les sols sont pauvres.
LES QANATS : AQUEDUCS DU DESERT
Là où existe une réserve d’eau appropriée, le désert peut se révéler extrêmement fertile. Bien des oasis sont entourées de jardins luxuriants fournissant une large gamme de récoltes pour une population humaine fixe. Dans les déserts d’Iran et d'Oman, les indigènes ont trouvé une méthode ingénieuse pour amener un supplément d'eau des montagnes vers leurs jardins du désert. Ailleurs dans le monde, on creuse en général un canal pour détourner l'eau vers un endroit précis. Mais dans le désert, ces canaux n'ont qu’une utilité relative en raison du taux d'évaporation élevé. Les habitants de ces déserts ont résolu le problème en construisant un tunnel souterrain, nommé qanat, pouvant atteindre 20 km de long.
Le qanat est construit à partir d'une source au pied des montagnes bordant les déserts. Il part de la source et descend doucement jusqu'à ce qu'il atteigne le jardin. Là, l’eau est amenée à la surface par un puits. Ces canaux sont entièrement construits à la main grâce à une série de puits d'aérage verticaux que l'on enfonce environ tous les 100 m. Par la suite, lorsque le qanat est mis en service, ces ponts offrent un accès aux ouvriers venant dégager le canal du sable pouvant l’obstruer. Bien que le qanat soit sous la surface du désert, il est reconnaissable du premier coup d’œil à l'air libre. Les puits d’accès verticaux forment une ligne distinctive ressemblant à une série d’épingles plantées dans le désert.
Architecture d'une ville dans le désert
L’EXEMPLE DE YAZD
La vieille ville de Yazd est la plus ancienne ville en adobe et la deuxième ville la plus ancienne du monde. La partie de la ville de Yazd connue sous le nom de la vieille ville, d’une superficie de 800 hectares, est la plus vaste structure historique de l’Iran ; elle est un exemple remarquable et bien conservé de l’architecture spécifique des régions désertiques de l’Iran.
Les plaines du plateau iranien ont en général un climat froid et sec au cours de l’hiver, chaud et sec au cours de l’été, avec une grande différence de température entre le jour et la nuit (jusqu’à 28° parfois), une pluviosité très faible et une humidité ambiante très faible. Les plantes y sont rares et il y a des tempêtes de sable dans les régions désertiques. Vivre dans ces régions est difficile à cause de l’ensemble de ces facteurs. Pourtant, les habitants de ces régions ont réussi, depuis des millénaires, à construire des villes en harmonie avec leurs besoins. L’architecture traditionnelle iranienne offre des solutions rationnelles pour vivre de façon agréable dans ces conditions climatiques difficiles.
LA STRUCTURE GENERALE DES VILLES IRANIENNES SITUEES DANS LE DESERT
La structure des villes des régions désertiques de l’Iran obéit à quelques règles générales : la structure de la ville est très condensée, c’est-à-dire que les maisons sont construites très près les unes des autres ; les murs sont hauts ; la ville est entièrement encerclée par un mur ; les rues sont étroites, non rectilignes et couvertes éventuellement d’un toit ; les bâtiments sont construits en fonction de la direction du soleil et des vents. Les habitants des villes sont ainsi très bien protégés contre la chaleur torride, l’insolation et les tempêtes de sable. Les rues non rectilignes et les hauts murs créent de l’ombre et sont des obstacles efficaces contre les vents. L’alimentation en eau des villes désertiques est assurée par les qanâts. Un réseau de canaux permet de distribuer l’eau dans les maisons et les terres agricoles. Ce système ingénieux existe dans les régions désertiques de l’Iran depuis au moins le premier millénaire av. J.-C. et peut-être même avant cette époque.
LES PRINCIPES DE LA CONSTRUCTION DES BATIMENTS
La construction des bâtiments obéit également à des règles générales : les bâtiments n’ont aucune ouverture vers l’extérieur sauf la porte d’entrée ; ils sont entourés de murs assez hauts ; tous les bâtiments (sauf les bains publics) ont une cour centrale ; la plupart des bâtiments ont un sous-sol, une terrasse et un bâdguir. Le plancher des bâtiments et en particulier la cour est à un niveau plus bas que les rues ; la hauteur des pièces est assez élevée ; les plafonds sont généralement en forme de dôme ; les murs sont épais. Les bâtiments sont ainsi très bien protégés contre la chaleur torride, le froid intense et les tempêtes de sable car grâce à ces principes, on peut créer un environnement contrôlé à l’intérieur du bâtiment. Le bassin et les jardins situés dans la cour augmentent l’humidité de l’air, et les murs épais diminuent la fluctuation de la température nycthémérale. Les bâtiments sont en adobe ou en brique, fabriqués avec la terre de la région (qui est à la fois abondante et peu onéreuse) et ces matières ont l’avantage de se réchauffer lentement dans la journée et de se refroidir lentement la nuit, ce qui atténue les fluctuations de la température au cours des 24 heures. La cour est pavée de brique elle aussi.
Les maisons sont construites vers le sud ; elles ont deux parties, l’une utilisée l’été et l’autre utilisée l’hiver, et il y a une cour au centre de la maison. Les pièces sont construites de manière que la vie à l’intérieur ne soit pas visible de l’extérieur ; de plus, cette forme de construction permet de fournir le plus d’ombre au cours de l’été. La cuisine et le grenier sont situés dans les coins de la maison. En général, aucune fenêtre ne s’ouvre vers l’extérieur de la maison ; les fenêtres donnent sur la cour, qui est l’espace permettant la communication entre toutes les parties de la maison. Le seul endroit qui communique avec l’extérieur est la porte d’entrée, qui est construite à distance de la cour ; un couloir assez long et un hall d’entrée sont des espaces de transition entre la porte d’entrée et la cour.
Les pièces sont couvertes d’un toit en forme de dôme ; ainsi, une partie de la pièce est dans l’ombre quelle que soit l’heure de la journée ce qui diminue la température de la pièce pendant l’été ; de même, une partie de la pièce est toujours ensoleillée ce qui permet d’avoir plus de chaleur pendant l’hiver. Grâce aux toits en forme de dôme, la lumière du soleil n’entre pas dans la pièce de façon directe ; ainsi, la température de la pièce n’augmente pas excessivement pendant l’été ; de plus, le vent passe plus facilement au-dessus du toit et l’abime moins. Par ailleurs, le toit en dôme est plus résistant lors des tremblements de terre.
LA COUR DE LA MAISON
La cour centrale est la partie la plus importante de la maison. On y trouve classiquement un bassin d’eau au milieu, et des jardins aux quatre coins où l’on a planté des arbres qui ne nécessitent pas beaucoup d’eau (des grenadiers, des figuiers, des pistachiers et parfois des vignes) et des fleurs telles que la rose et le lilas. La présence du bassin d’eau et des plantes diminue la sécheresse de l’air ambiant, rafraîchit la température et fournit de l’ombre. L’été, les habitants de la maison se réunissent dans la cour pour les repas ou pour boire du thé ; ils s’assoient généralement sur un lit en bois couvert d’un tapis ou d’un kilim, placé à côté du bassin d’eau. La cour est située à un niveau plus bas par rapport à la rue, ce qui a plusieurs avantages : la terre prélevée de la cour est utilisée pour faire des adobes qui servent dans la construction du bâtiment ; l’eau des qanâts (qui circule dans les canaux creusés au même niveau que la rue) se déverse naturellement dans le réservoir d’eau (âb-anbâr) ou dans les jardins de la cour ; la différence des niveaux entre l’intérieur et l’extérieur de la maison a pour conséquence la diminution des échanges d’air entre ces deux parties et la diminution des fluctuations de la température ; le niveau plus bas de la cour permet parfois d’avoir accès plus facilement à l’eau du qanât dont un canal passe sous la cour (la cour est appelée dans ce cas gowdâl-bâgh). De plus, dans ce genre de construction, les bases de la maison sont plus solides et plus résistantes lors des tremblements de terre. Il y a généralement plusieurs cours (au moins deux) dans les maisons des familles plus riches, la cour extérieure étant réservée aux activités liées au monde extérieur, la cour intérieure étant réservée à la vie privée.
LES PIECES DE LA MAISON
Les pièces de la maison sont construites autour de la cour centrale. Elles sont utilisées de façon spécifique selon les saisons. Les pièces nommées panâh (mot qui signifie « abri ») sont situées au nord de la cour qui est la partie ensoleillée de la maison, donc la plus chaude au cours de l’hiver. Pendant la saison froide, les activités quotidiennes des habitants de la maison ont lieu dans cette partie. L’été, c’est le contraire : ce sont les pièces du sud de la cour, placées dans l’ombre (donc plus fraîches) qui sont habitées. Cette partie de la maison est appelée nassâr (mot qui signifie « ombragé et frais »). Les bâdguirs sont construits également dans la partie sud du bâtiment pour augmenter les courants d’air et permettre l’aération des pièces utilisées pendant la saison chaude. Dans les anciennes maisons de Yazd, la partie habitée l’été est généralement entièrement ouverte vers la cour. Les pièces habitées pendant l’été ont un haut plafond de façon que la chaleur monte et que l’air soit plus frais en bas de la pièce.
LE SARDAB : LE SOUS-SOL
En général, le sous-sol (que l’on appelle sardâb dans ces maisons traditionnelles) est situé dans la partie de la maison qui est habitée pendant l’été. Au cours de cette saison, il fait nettement plus frais au sous-sol que dans les autres parties de la maison (la différence de la température entre le sous-sol et l’air ambiant est d’une dizaine de degrés). Quand il fait extrêmement chaud, les habitants de la maison migrent au sous-sol. Il y a même parfois des sous-sols à plusieurs étages. Dans certaines maisons construites sur la trajectoire d’un qanât, un canal est construit de façon à amener l’eau du qanât jusqu’au sous-sol ; il y a même parfois un petit bassin sur la trajectoire de ce canal pour que l’eau arrive jusqu’au bassin et en ressorte par l’autre côté. La pièce dans le sous-sol où il y a ce petit bassin est appelée howzkhâneh. Dans le cas où un bâdguir est construit au-dessus du howzkhâneh, l’eau du bassin augmente la fraîcheur et l’humidité de l’air ambiant dans les pièces placées au-dessus du sous-sol.
LE BADGUIR : LE CAPTEUR DE VENT
Le mot bâdguir a été traduit en français par « tour de vent », mais sa traduction exacte est en fait « capteur de vent ». Le bâdguir crée des courants d’air, ce qui permet d’aérer et de rafraîchir la température à l’intérieur du bâtiment. Les vents qui arrivent au niveau des ouvertures du bâdguir descendent à toute vitesse dans cette tour, ce qui fait entrer dans les pièces un air frais et agréable ; par ailleurs, l’air chaud et pollué de l’intérieur des pièces sort à l’extérieur par ce chemin. Le bâdguir est un élément très efficace pour rafraîchir l’air à l’intérieur des bâtiments. Il ne serait pas exagéré de dire que les villes et les villages des régions désertiques de l’Iran respirent grâce aux bâdguirs. On construit le bâdguir dans la direction qui permet de capter les meilleurs vents, et dos aux vents accompagnés de grains de sable. Parfois, quand le bâdguir fait circuler l’air frais jusqu’au sous-sol, on construit dans le mur du sous-sol un placard dont la porte est en bois, ce qui permet à la fois de conserver la nourriture au frais (comme dans un réfrigérateur) et de réguler la température en fonction de l’ouverture ou de la fermeture de la porte du placard. Le nombre de bâdguir des maisons est proportionnel à la chaleur de la région où la maison est située : plus il fait chaud, plus le nombre de bâdguir augmente. Le nombre et la taille des bâdguir est également le signe de la richesse du propriétaire de la maison : plus le propriétaire est riche, plus les bâdguir de sa maison sont hauts. La plupart des bâdguir sont à un étage ; il en existe à deux et parfois à trois étages, mais leur construction nécessite une technique difficile que peu de gens connaissent. Le plus haut bâdguir de l’Iran est celui du jardin de Dowlat-âbâd à Yazd ; sa hauteur est de 33,8 mètres. Ce bâdguir est octogonal ; ainsi, les vents circulant à toutes les altitudes et dans toutes les directions sont captés.
L’AB-ANBAR : LE STOCKAGE DE L’EAU ET DE LA GLACE
Yazd est une ville où l’eau est précieuse. Il est donc logique que les réservoirs d’eau aient une grande importance dans la structure de la ville. Les âb-anbâr (mot qui signifie « grenier d’eau ») font partie des bâtiments importants de chaque quartier. L’aspect extérieur des âb-anbâr (le dôme, le fronton) est majestueux, comme pour signifier aux habitants l’importance de ce lieu. L’intérieur est constitué d’un escalier qui descend très bas jusqu’au réservoir d’eau. Cet escalier est un endroit frais où les passants peuvent se reposer et être à l’abri du soleil les jours d’été car la différence de la température entre l’intérieur et l’extérieur du âb-anbâr est importante. Il existe près de 75 âb-anbâr dans la ville de Yazd. L’eau des âb-anbâr provient uniquement des qanâts. On construit d’un à six bâdguir dans les âb-anbâr ; les bâdguir sont construits au-dessus du réservoir d’eau, ce qui est l’un des multiples moyens utilisés pour éviter que l’eau ne devienne fétide.
Les Iraniens connaissent également, depuis des millénaires, la technique de conserver de la glace en plein désert, pendant l’été. Cette technique, qui a été mise au point probablement au cours du VIe siècle av. J.-C., n’est plus utilisée de nos jours car il y a maintenant des réfrigérateurs dans toutes les maisons, mais il est intéressant de l’évoquer ici puisqu’il s’agit d’une construction caractéristique de l’architecture traditionnelle des régions désertiques de l’Iran. Autrefois, la glace était stockée en dehors de la ville, dans un bâtiment en forme de cône que l’on appelait yakhtchâl (mot qui signifie « trou de glace »), dont la plus grande partie était construite sous la terre. Ce bâtiment était un espace de près de cinq mille mètres-cubes, que l’on remplissait pendant l’hiver avec de la glace que l’on amenait des montagnes environnantes. Les murs du bâtiment avaient une épaisseur d’au moins deux mètres à la base, et étaient construits avec un matériau particulier (appelé sârouj) totalement imperméable et résistant au transfert de la chaleur, composé de sable, d’argile, de blanc d’œuf, de chaux, de poil de chèvre et de cendre dans des proportions spécifiques. Le yakhtchâl était souvent relié à un qanât et possédait un bâdguir qui permettait de rafraîchir la température à l’intérieur.
L'ENVIRONNEMENT & LE CLIMAT
L'eau
L’eau dans les déserts chauds : Ressource rare, elle est objet de convoitises et parfois de conflits. Elle est répartie de façon irrégulière dans l’espace.
Note : L’eau peut être très salée dans les nappes aquifères souterraines. Si on se lave avec, on se retrouve avec une croûte de sel sur la peau en séchant.
TROUVER DE L’EAU DANS LE DESERT
Si vous êtes dans le désert, votre priorité numéro un doit être de trouver de l’eau. Sans eau, vous ne tiendrez que deux jours et demi à une température de 48 °, et ce même si vous restez couché à l’ombre. Et si vous décidez de marcher, vous ne ferez que 8 km avant de vous effondrer.
Dans le désert, il n’est pas facile de recueillir quotidiennement un minimum de 3,8 litres d’eau, à moins de se trouver à proximité d’un puits ou d’une oasis. Le puits demeurant l’ultime source d’eau, la meilleure façon de le repérer consiste à suivre une piste très empruntée.
Il existe d’autres moyens pour trouver de l’eau dans le désert. En voici quelques-uns :
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Le long des plages sablonneuses, creusez un trou dans la première dépression de terrain que vous verrez derrière la première dune. L’eau des pluies se ramasse en ces endroits. Lorsqu’apparaît le sable humide, ne creusez plus et laissez l’eau jaillir. Si l’on creuse trop profondément, on n’obtient que de l’eau salée.
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Là où vous voyez du sable humide, creusez en surface.
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On peut trouver de l’eau juste au-dessous de la surface d’une rivière desséchée. Elle se retire au point le plus bas de la rivière, dans la partie extérieure d’un coude de son lit. Creusez le long de ces coudes et vous pourrez trouver de l’eau.
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Souvent, les gens du désert connaissent plusieurs nappes d’eau qui émergent du fond des terres basses. Ils les recouvrent et les dissimulent de multiples façons. Pour les découvrir, regardez sous les talus ou les coins abrités, plus particulièrement dans les régions semi-arides.
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Dans certaines régions, la rosée constitue une source d’eau très appréciable. Les pierres froides et les surfaces métalliques font d’excellents condensateurs. Essuyez-en la rosée à l’aide d’un chiffon et tordez celui-ci au-dessus d’un récipient. La rosée s’évapore très vite et il faut la recueillir avant le lever du soleil. Une rosée abondante peut vous donner un peu plus d’un litre d’eau par heure.
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Regardez en arrière des rochers, dans les rigoles, sur le flanc d’un canyon ou sous l’arête d’une falaise, peut-être y trouverez-vous des citernes ou réservoirs naturels. Souvent, en ces endroits, le sol se compose de roc solide ou de terre très dure et bien tassée. Si vous ne pouvez repérer ces indices, cherchez de l’eau là où les animaux laissent leurs traces.
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Dans le désert, observez le vol des oiseaux, particulièrement au crépuscule et à l’aube. Les oiseaux planent et tournent au-dessus des mares. La grouse des sables de l’Asie, l’alouette huppée, l’oiseau zébré y vont tous les jours, et les perroquets et les pigeons n’en sont jamais très éloignés.
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N’attachez pas d’importance aux histoires de puits contaminés. Le goût acidulé de certaines eaux saumâtres, alcalines et riches en magnésium en sont la cause. Les eaux du désert, par la nature même de leur provenance, sont généralement beaucoup mieux filtrées et plus limpides que l’eau du système d’aqueducs de nos villes. Néanmoins, mieux vaut faire bouillir ou traiter l’eau en ajoutant des cachets de chlore, surtout dans les villages indigènes ou à proximité d’un endroit habité.
Le vent
Le sable
Les dunes
GENERALITES
NB : Toutes les dunes étant composées de sable, on ne parle pas de « dune de sable », sauf pour préciser la qualité du sable qui la compose : « dune de sable blanc ».
DEFINITION
Une dune est un relief ou un modelé composé de sable. Les ensembles dunaires font partie des formations superficielles (relativement récentes à l'échelle géologique). Les processus éoliens ou hydrauliques gouvernent l'édification, l'évolution, les mouvements des dunes et des massifs dunaires et définissent les formes générales et de détails (modelés). D'autres appellations qualifient les ensembles dunaires comme erg, dune littorale, croc, garenne, etc. Ces termes locaux peuvent connaître un usage plus général et qualifier un type particulier de dune.
FORME
Les dunes sont généralement dissymétriques, avec la pente raide sous le vent, et montrent des stratifications obliques liées aux modifications de sens du vent. Les dunes sont soit fixées, soit mobiles, en fonction de la topographie.
Elles peuvent être isolées, ou groupées en champs.
PAS QU’UNE MER DE SABLE
Dans tous les massifs de dunes, il existe de longs couloirs à sol ferme où le sable ne se dépose pas. Suivant les dialectes, les indigènes les désignent sous le nom de Feidj, Gassi, Aftout, Teyart ou Tiaret. La surface de ces couloirs n’est pas négligeable ; elle dépasse souvent celle que couvrent ces dernières.
FORMATION ET LOCALISATION
ORIGINES : VENT ET SABLE
Les dunes se forment dans des zones où le sable est abondant et non fixé par la végétation (désert, plage, lit fluvial à l'étiage). Le sable est érodé et pris en charge par le vent (déflation). Il est transporté au ras du sol par saltation, puis s'accumule quand la compétence du vent chute (versant sous le vent). Une dune peut se déplacer par érosion du versant au vent et accumulation sur le versant opposé. Le même processus peut se produire sous l'eau à la faveur d'un courant marin (dune hydraulique).
Cette particularité rend souvent possible l’identification du sens des vents dominants. Le côté de la pente douce de la dune indique le sens du vent alors que celui avec une pente plus raide en est à l’abri.
REPARTITION
Les dunes ne sont pas disséminées au hasard à la surface du Sahara. Il faut au vent du sable libre pour édifier une dune et cette nécessité ne permet aux ergs de se former qu’au voisinage plus ou moins immédiat et sous le vent de certaines formations riches en sable.
ALTITUDES
La pesanteur est la seconde des causes générales de la localisation des dunes. Le sable tend à tomber ; les dunes s’établissent en général dans des régions déprimées. Les dunes les plus hautes correspondent aux altitudes les plus faibles.
Exemple : les altitudes de l’Egueï (au nord-est du Tchad) varient entre 220 et 235 m ; la hauteur des dunes y est comprise entre 5 et 15 m. Dans le Toro, d’une altitude de 180 m, elles atteignent de 20 à 25 m.
Dans le Sahara central, on ne trouve pas de dunes importantes au-dessus de 500 m ; tous les grands ergs sont dans les parties basses des bassins fluviaux. Les exceptions sont rares et les quelques petits massifs de dunes, que l’on rencontre en dehors de ces parties basses, s’expliquent toujours facilement par des conditions topographiques locales.
DUNES FIXES ET DUNES MOBILES
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Dunes fixes - Toutes les dunes fixes (généralement grandes) ont en profondeur un squelette rocheux. Des affleurements rocheux se montrent souvent au sommet de dunes hautes de 40 m. La plupart d’entre elles ne sont que des collines ou des plateaux ensablés ; leur position est donc immuable. Tout ce qui bouge un peu dans les dunes fixes sont la crète et les talus à pente raide, qui varient selon la puissance du vent ; seul le sable superficiel se déplace et se renouvelle.
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Dunes mobiles - Plus petites, elles sont aussi plus rares. Un gassi peut être barré par une dune mobile. On voit fréquemment des poteaux enterrés jusqu’à leur sommet, ensevelis par une dune mobile. Elle peut cheminer de 500 m par an. Le déplacement est d’autant plus grand que la dune est petite. Par fort coup de vent, cependant, les plus grosses cheminent le plus vite.
Une dune n’est pas un solide invariable qui chemine parallèlement à lui-même ; il y a déformation en même temps que déplacement.
DUNES PARALLELES OU NORMALES AU VENT
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Dunes parallèles au vent - Très fréquentes, elles peuvent atteindre plusieurs centaines de kilomètres de long pour seulement quelques kilomètres de large. Dans ces sortes de dunes, les deux versants sont à peu près symétriques ; lorsque la crète (sif) est sinueuse, les parties concaves ont, sur quelques mètres seulement, une pente plus forte et présentent parfois des abrupts. Leur relief est le plus souvent insignifiant (4 à 5 m, plus rarement 8 à 10 m).
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Dunes normales au vent - Elles sont répandues en milieu littoral. Très nettement dyssymétriques, elles ont leur versant du côté du vent en pente douce ; le versant sous le vent est beaucoup plus abrupt. Ce sont ces dunes que l’on compare à la houle.
FORMES DES DUNES
Une dune est dite « vive » quand elle continue de se déplacer. Les dunes peuvent être isolées ou alignées. Sur le littoral, on distingue : les milieux arrière dunaires et quatre types de dunes littorales « de première ligne » :
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Avant-dunes - Ce sont des bourrelets plus ou moins fixés par la végétation (oyats par exemple), parallèles au trait de côte et solidaires de la plage, c'est-à-dire échangeant du sable avec elle, dans un même système sédimentaire. L'avant-dune se forme à partir de fixation du sable en haut de plage, par des plantes pionnières psammophiles, tolérant les embruns et les UV.
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Falaises dunaires - Ce profil résulte de l’érosion marine d'une dune ancienne fixée par une pelouse ou un boisement qui ont été à l'origine de la formation d'une couche d'humus ou de sol sableux.
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Dunes perchées - Elles apparaissent au sommet d’une falaise vive. Elles sont alimentées en sable par le vent à partir de l’estran (zone maritime tantôt couverte et tantôt découverte par la marée), voire à partir du profil de pente, quand il s'agit d'une falaise dunaire.
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Cordons dunaires artificiels - Ils sont construits par l'homme, généralement comme élément de protection contre la mer ou d'une zone cultivée et/ou construite. Ils nécessitent un entretien permanent, sans lequel ils se désintègrent en quelques décennies. Certains cordons sont ainsi semi-naturels (ex : avant-dunes plus ou moins dégradées rectifiées par des engins et fixées par des oyats).
EN DEMI-LUNE (BARKHANE)
La forme la plus commune sur la Terre (et sur Mars) est celle en demi-lune, aussi appelée transversale ou barkhane. Les collines en demi-lune sont, généralement, plus larges que longues. La partie antérieure de la dune est le côté concave. Ces dunes sont formées par les vents qui soufflent tout le temps dans la même direction.
Quelques types de dunes en demi-lune se déplacent dans le désert avec une vitesse supérieure à celles des autres types de dunes ; par exemple, dans la province de Ningxia en Chine, un groupe de dunes a avancé à la vitesse de 100 m par an entre 1954 et 1959. Des vitesses similaires sont enregistrées dans le Sahara.
LINEAIRES
Ce sont des dunes plus longues que larges, dont les crêtes droites ou légèrement sinueuses peuvent atteindre 400 km de long, 600 m de large et 40 m de haut. Elles sont rarement isolées, habituellement disposées parallèlement, séparées par des kilomètres de sable, du gravier ou des couloirs rocheux. Certaines dunes linéaires s'unissent en formant des Y. Ces formations sont typiques des régions subissant des vents soufflant dans deux directions.
EN ETOILE (GHOURD)
Les dunes en étoile sont pyramidales, avec au moins trois côtés qui partent de leur sommet. Elles se forment dans les régions connaissant des vents multidirectionnels. Les dunes en étoile grandissent plus vers le haut que latéralement et sont typiques du Sahara oriental. D'autre part, elles ont tendance à se former en marge du désert, en particulier près des barrières naturelles. Les plus hautes peuvent atteindre 500 mètres de hauteur.
A COUPOLE
Elles ont une forme ovale ou circulaire, dont il manque une partie sur le côté pour être complète. Les dunes en coupole sont rares et se forment seulement en marges des déserts.
EN PARABOLE
Typiques des déserts côtiers, les dunes en parabole sont en forme de U. La plus longue mesure 12 km.
Ce type de dune se forme quand, aux extrémités d'une formation sableuse, commence à apparaître de la végétation qui en arrête la progression, tandis que la partie centrale continue à avancer. Elles se forment quand le vent souffle dans une direction dominante.
TYPES COMPLEXES
Tous les types de dunes précédemment décrits peuvent exister sous trois formes : simple, composée et complexe. Les dunes simples sont des collines avec un nombre minimal de côtés escarpés. Les dunes composées sont des plus grandes dunes, surmontées de dunes similaires plus petites. Les dunes complexes sont, elles, formées de différents types de dunes. Une dune en demi-lune soutenant une dune en étoile est une des dunes complexes les plus communes. Les dunes sont simples quand le vent reste constant pendant leur formation.
DUNES LITTORALES (BORDIERES)
Les dunes littorales ou dunes bordières se forment sur le long des côtes basses où les vents et l'apport de sédiments par la dérive littorale permettent l'accumulation de sable sur les plages. À marée basse, le haut de plage est asséché par le vent, ce qui permet le transfert des sables vers l'intérieur des terres, essentiellement par roulage et saltation. La largeur de l'estran est donc un facteur primordial du bon développement des dunes : plus il est large, plus la surface de déflation éolienne et donc la quantité de sédiments soufflés sont importantes. Dans le processus de formation des dunes, les plantes pionnières jouent un rôle fondamental, assurant le dépôt, la fixation et la stabilisation de l'accumulation dunaire. Ces plantes sont adaptées à l'instabilité du substrat et présentent de longues racines traçantes. La dune littorale est donc une forme d'accumulation sédimentaire fixée par une végétation psammophile. Les dunes littorales, poussées par les vents, peuvent envahir graduellement les terres si la topographie de l'arrière-côte le permet ; ce fut l'une des raisons de leur fixation le long de la côte landaise par la plantation d'une forêt de pin maritime. Lors des tempêtes, les dunes constituent une réserve de sable face à l'érosion des vagues : l'attaque directe des vagues entaille la dune et le sable prélevé est transféré dans les petits fonds. Il remonte normalement lors des périodes de calme sous l'action des houles.
De la plage à l'intérieur des terres se succèdent des unités de paysage en bandes plus ou moins parallèles à la côte et qui forment le complexe dunaire. Chaque unité écologique se distingue par une forme et une végétation caractéristiques, cette zonation littorale évoluant avec la décroissance de la salinité, de la puissance du vent, de la quantité de sable transporté, et étant influencée par l'érosion marine, éolienne et anthropique (surpiétinement, plagisme).
Habitats typiques depuis la plage vers l'intérieur des terres :
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Dune verte (aussi avant-dune ou dune embryonnaire) - Végétation pionnière des hauts de plage s'installant sur une dune en formation ou à la base d'une dune mobile (banquette ou bourrelet), dominée par des peuplements clairsemés de végétation (chiendent des sables, renouée maritime, pourpier de mer, soude brulée, cakilier maritime, arroche des sables, panicaut maritime, euphorbe maritime, liseron des dunes…). Ces plantes fixent le sable, formant des buttes sableuses néoformées appelées nebkas, et peuvent aboutir à son accrétion sous forme d'une accumulation subhorizontale située en pied de dune (banquette surélevée de quelques décimètres par rapport au haut de plage). Cette dune est normalement éphémère, qu'elle soit balayée par les vagues de tempête ou qu'elle se transforme en un autre type plus évolué, la dune bordière où l'emplacement des obstacles primitifs n'est plus individualisable.
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Dune blanche ou jaune (aussi dune mobile) - Partie de la dune littorale mobile colonisée par l'oyat, plante fixatrice adaptée à une assez faible salinité du substrat, à laquelle s'associent d'autres espèces (panicaut des dunes, achillée maritime, giroflée des dunes, chou marin, liseron des dunes, gaillet des sables, lys maritime). Elle comprend un glacis externe ou une falaise sableuse et un plateau dunaire caractérisés par des formes de déflation et des zones d’accumulation marquées (tuc, pourrières). À la dune vive succède une dune semi-fixée, caractérisée par une accumulation moindre des sables soufflés par les vents (ces derniers étant majoritairement arrêtés par la dune blanche) et le développement d'une végétation dense en tapis.
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Dune grise (aussi dune fixée) - Partie de la dune sous le vent correspondant au talus interne de la dune blanche, où pénètrent des plantes herbacées fixatrices succédant aux espèces pionnières, le tout évoluant peu à peu vers une pelouse constituée d'un tapis dense de mousses et lichens (accompagnés de l'immortelle des dunes, la linaire des sables, la rose pimprenelle, l'œillet des dunes, l'ophrys passion, la canche blanchâtre, la luzerne marine, le raisin de mer, le chardon champêtre, le thym serpolet, les orobanches) qui enrichit le sable de matière organique et d'humus. Il existe souvent, au sein de cette dune et à l'arrière de celle-ci, des cuvettes naturelles ou artificielles (mares de chasse, prélèvements de sédiments) dont une partie est, au moins temporairement, en contact avec la nappe phréatique.
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Dune noire - La pelouse basse fait place à une pelouse haute envahie par des bryophytes, aux teintes brun foncé à noires lorsqu'elles sont sèches.
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Dune brune (dune boisée ou frange forestière) - La pelouse est progressivement remplacée par des prairies enrichies d'espèces pré-forestières (saule des dunes, rosiers), puis par des buissons et fourrés (ajonc, prunelliers), arbustes (espèces consolidatrices succédant aux fixatrices, du type argousier, églantier, sureau, troène), voire un boisement littoral.
CHANT DES DUNES
Le chant des dunes est le nom donné au bruit émis par certaines dunes dans les déserts lorsque les grains de sable qui les composent entrent en résonance. Ces dunes sont nommées dunes mugissantes ou dunes musicantes. Marco Polo mentionne dans ses écrits le phénomène, inquiétant pour certains, merveilleux pour d'autres : « les sables qui chantent parfois remplissent l'air avec les sons de toutes sortes d'instruments de musique, et aussi le bruit des tambours et du choc des armes ».
Une trentaine de dunes chantantes ont été recensées dans le monde, principalement en Chine et en Amérique mais aussi dans le Sahara, toutes les dunes n'étant pas sujettes à pareil phénomène.
Le chant des dunes a été récemment étudié et expliqué en partie. Le son est émis lorsqu'une avalanche (naturelle ou déclenchée artificiellement en marchant sur la dune) se déclenche dans la face la plus pentue de la dune (appelée face d'avalanche). Une des théories tentant de décrire de manière plus complète le phénomène, notamment en essayant d'identifier le mécanisme à l'origine du son, précise que le son est émis en raison du chevauchement périodique des différentes couches de grains de sable, qui conduit à un fondamental et des harmoniques clairement définis. La coulée de sable fonctionne comme une membrane de haut-parleur. Les grains de sable se déplaceraient de façon parfaitement synchrone, produisant chacun les mêmes vibrations sur l'air qui seraient à l'origine du chant. Si les grains ne bougeaient pas en cadence, les dunes sonneraient faux ou seraient muettes. Reste à découvrir l'origine d'une telle synchronisation et les conditions précises qui permettent aux dunes cantatrices de donner de la voix. Composition des grains, taux d'humidité du sable sont deux pistes étudiées par les scientifiques. Ce chant ne se produit que lorsqu'elles sont formées de grains de sables arrondis et recouverts d’un vernis appelé glaçure du désert.
Pour les Bédouins, le bruit trahit la présence des djinns.
La végétation
La chaleur
L'érosion
Exemple de forme d’érosion : aiguille d’In Bodenam (massif de l’Aïr, Niger). On remarque au pied de l’aiguille taillée dans un granite porphyroïde, qui culmine à 1240 m, le versant couvert de dalles ou de boules liées à la desquamation.
Vocabulaire géologique
QUELQUES DEFINITIONS
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Aklé – Champ de dunes sinueuses, avec une majorité de dunes transversales (perpendiculaires au vent).
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Elb (pluriel alab) – Grande chaîne dunaire longitudinale, presque parallèle au vent.
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Erg – Région de dunes, complexe, composée de dunes longitudinales et de dunes transversales.
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Gassi – Couloir à fond rocheux que le vent creuse entre des dunes.
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Hamada – Plateau rocailleux surélevé des zones désertiques.
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Nebkha – Dune longitudinale, accrochée à une touffe de végétation.
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Oasis – Regroupement localisé de végétation dans un désert, signe que de l'eau est présente et relativement accessible.
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Oued – Cours d'eau temporaire des régions désertiques et semi-désertiques alimenté par des pluies rares mais soudaines et puissantes. Analogie : arroyo.
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Reg – Plaine caillouteuse du désert ou désert de pierre.
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Sebkha – Dépression à fond plat des régions désertiques chaudes, généralement inondable, lacustre ou plus ou moins séparée d'un milieu marin, où les sols salés limitent la végétation.
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Sif – Arrête déterminée par l’abrupt de la dune. Vient du mot « sabre » en arabe.
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Silk – Long et mince cordon longitudinal presque parallèle au vent, pouvant mesurer plusieurs dizaines de kilomètres.
La faune
CAMELIDES
DROMADAIRE (ou chameau d'Arabie) CHAMEAU (de Bactriane)
Taille
Il est plus grand parce que ses pattes sont allongées (il s'éloigne ainsi davantage de la chaleur du sol). Il peut atteindre 2 m de haut. Il ne sue qu’à partir de 40 degrés. Il est plus léger que le chameau.
Résistance
Il est mieux préparé pour résister à des températures élevées (situations qui dépassent 50 degrés). Il résiste mieux aux longues traversées. Il peut survivre jusqu’à 50 jours sans rien boire en hiver, et entre 5 et 10 jours en été (ça varie selon l’activité physique). Il est aussi préparé pour faire face aux tempêtes. En plus d'avoir de longs cils qui lui protège les yeux, il possède des muscles qui ferment ses narines, empêchant le sable d’y rentrer.
Une seule bosse
Il l'utilise comme source d’énergie et réserve d'eau avant un long voyage à travers le désert. Il peut stocker jusqu'à 36 kg de graisse dans sa bosse. Un autre effet surprenant est sa capacité d'absorption : un dromadaire assoiffé peut boire environ 135 litres d'eau en 15 minutes seulement.
Pelage
Il a un pelage plus court et uniforme sur l'ensemble du corps, qui l'aide à mieux résister à la chaleur et même à se refroidir.
Caractère
Les réactions agressives du dromadaire sont relativement connues. Attention, seulement lorsqu'il est dérangé.
Usage
Il est utilisé comme moyen de transport d’homme et de matériel. Il peut parcourir 20/25 km par jour. Il y a des courses de dromadaires dans certains pays. Ils peuvent atteindre en moyenne 50 km/h et jusqu’à 70 km/h. Il fut aussi utilisé à des fins militaires.
Taille
Il ne dépasse généralement pas le mètre et demi.
Il est plus lourd que le dromadaire.
Résistance
Il a évolué pour résister à de longues périodes de froid en hiver (ex. : désert de Gobi qui peut atteindre -40 degrés). Il est plus efficace en terrain montagneux et enneigé.
Deux bosses
En plus de l'utiliser comme réserve d'énergie, il s’en sert également pour se protéger du froid.
Pelage
Même couleur mais fourrure différente. Il a un pelage plus long.
Caractère
Les chameaux sont beaucoup plus tranquilles et il est étrange de les voir réagir de façon agressive.
Usage
Il est moins adapté au transport de personnes en raison de sa constitution physique.
Sa viande est bonne à manger.
Points communs sur les bosses
L’un comme l’autre est capable de se déshydrater jusqu'à 40 %. Cela est dû aux bosses, remplies d'une graisse qui se transforme en nourriture et en énergie. Quand un camélidé commence à se déshydrater, les bosses commencent à rapetisser. Elles deviennent même flexibles et peuvent se déplacer sur le côté. Dès que l'animal reprend des forces, la bosse se repositionne à la verticale.
NB : on dit « à chameau » et pas « en chameau ».
Il existe deux variétés de dromadaires : le bahir ou chameau porteur, dont le nom signifie vaisseau, et le méhari (l'agile) (pluriel : méhara ou méharis) qui est le chameau de course. En été, le bahir ne peut marcher que trois ou quatre jours sans boire, selon la température. Le méhari peut fournir au besoin des courses journalières de 200 km, mais sa marche moyenne est de 100 km. Il demande plus de soins que le bahir et résiste moins longtemps à la soif.
MONTER UN DROMADAIRE/CHAMEAU
On dit chameau de selle pour la monte et chameau de bât pour le transport.
Technique de monte - Le dromadaire est assis par terre, donc ça se "monte" plus facilement qu'un cheval, mais pas comme un cheval. Pour monter, saisir la tête de l'animal au-dessus de la « bouche » pour lui faire tourner la tête dans la direction de l’homme, saisir la bride, puis mettre le pied sur son cou et, avec souplesse, passer la jambe au-dessus de la selle (positionnée "autour" de la bosse pour donner une assise assez large) pour s'y installer. Une fois assis, croiser les jambes au-dessus du cou de l'animal. Pour s'assurer, tenir l'arrière de la selle (l’arceau) avec la main qui ne tient pas la bride. Attention aux secousses quand le chameau se relève (il commence toujours par les pattes de devant – idem pour s’asseoir). Il faut laisser les jambes souples et équilibrer le pas avec le bassin. La monte d'un chameau est quelque chose de très agréable. Le fait d'être à 2 m au-dessus du sol procure une certaine fraîcheur en été dans le désert et cette station en altitude offre un point de vue appréciable sur le paysage environnant. Le doux balancement de l'animal invite parfois à somnoler. Gare à ne pas tomber de la selle. Gare aussi à ne pas mettre la selle trop en arrière sur les fesses de l'animal, au risque sinon de glisser vers le bas pendant le trajet ; ce serait la chute du bonhomme et de la selle.
La selle - Il y a différentes façons de placer la selle sur l’animal : sur le garrot, sur les reins, ou à la fois sur le garrot et les reins. La selle de garrot est posée devant la bosse tandis que la selle-bât possède quatre points d’appui, avec le poids du chamelier partagé entre le garrot et les reins.
Certaines de ces selles sont des chefs-d’œuvre. Les plus connues sont la selle maure ou rahla, avec un siège creux en cuvette, et la selle touarègue qui comprend plusieurs modèles qui se distinguent par le pommeau. La plus connue, la plus originale, est la selle à pommeau en croix (terik) dont la tamzak est une variété ornée d’appliques en laiton et de peau teinte en vert clair. Elle requiert l’utilisation du bois, du métal et du cuir. La complexité des formes, reproduites fidèlement d’un spécimen à l’autre, exige un assemblage précis de pièces découpées : la croix, le siège, le troussequin sont chacun formés de deux pièces symétriques assemblées et maintenues par la peau blanche et souple d’une vache, qui relie le montant de la croix au dossier enserré à mi-hauteur. En général, le siège est fait de bois d’adaras alors que le pommeau et le dossier sont taillés dans le bois dur du tiboraq.
Autres termes de l’équipement de monte
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Arçon – Chacune des deux pièces de bois cintrées qui forment le corps de la selle. Être ferme sur (ou dans) ses arçons – Se tenir bien en selle sans risquer d'être désarçonné. Perdre, vider les arçons – Être désarçonné, faire une chute. Se remettre sur (ou dans) ses arçons – Remonter en selle.
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Harnachement – Ensemble des harnais, équipement des chevaux de selle et, par extension, de tous les animaux de selle et de trait.
CANIDES
FENNEC (RENARD DES SABLES)
Avec ses oreilles caractéristiques, il est la plus petite espèce de sa famille. Sa fourrure, ses oreilles et sa fonction rénale sont adaptées aux conditions physiques du désert : températures extrêmes et pénurie d’eau.
Le fennec a de très longues oreilles (jusqu'à 10 cm), un museau assez long, de longues moustaches et une queue relativement longue, plate et touffue. On le surnomme renard de poche. C'est le plus petit des canidés qui existe sur Terre. Il mesure de 20 à 40 cm. Son poids moyen est de 1,7 kg contre 6 kg pour la plupart des autres espèces de renard. Sa taille moyenne est d'environ 20 cm (environ 15 cm en plus quand on y ajoute les oreilles). Il a un pelage allant du brun pâle à presque blanc et ressemble beaucoup au renard nain auquel il est apparenté, hormis ses oreilles dressées, chacune aussi grande que la face. Sa queue est longue de 18 à 30 cm.
La nuit, les longues oreilles du fennec lui permettent d'entendre les plus petits bruits que font ses proies, ce qui lui permet de ne pas faire de longues recherches dans le désert. Le fennec est un redoutable chasseur, rusé et véloce. Il est parfaitement adapté au climat aride, ses oreilles très vascularisées et très grandes comparées à celles des autres espèces de renard sont des éléments refroidisseurs. Les poils sous ses pattes l’aident à résister à la chaleur et lui permettent de ne pas glisser sur le sable et d'approcher ses proies en silence. Le jour, dans le désert, la température du sable est de 70 °C à la surface. Mais le fennec peut creuser jusqu'à deux mètres de profondeur, ramenant ainsi la température aux environs de 30 °C. Il creuse très rapidement et, quand il est poursuivi, se cache dans le sable. Son terrier est tapissé d'un ensemble de matériaux moelleux tels que fourrure ou plumes. Il dort généralement le jour et sort la nuit chercher sa nourriture. Lorsqu'un vent de sable se lève, les petits fennecs cherchent un abri auprès de leurs parents qui les dissimulent parfois sous leur longue queue touffue.
Comme le renard, le fennec glapit ou jappe, c'est-à-dire qu'il pousse des petits cris ou grognements successifs. En cas de danger, il est capable de produire un son plus intense.
Il est omnivore. Il se nourrit essentiellement de souris, de petits oiseaux, de lézards, de poissons de sable ou d'insectes, et complète ce régime avec des fruits. Il s'abreuve parfois à des points d'eau, bien qu'il semble que cela ne soit pas nécessaire. La capacité des fennecs à se passer de boire pour des durées indéterminées résulte de leur adaptation à leur habitat désertique et de leur régime alimentaire : certains insectes figurant au menu du fennec sont constitués de 70 % d'eau. De plus, le système rénal du fennec concentre les urines, ce qui a pour effet une élimination maximale de déchets pour un minimum de perte.
Le fennec est monogame et les couples restent unis toute la vie. La saison de reproduction a lieu entre janvier et février. La femelle donne naissance à une portée de 2 à 5 petits entre mars et avril, après 50 jours de gestation. Les petits sont aveugles à la naissance, ils ouvrent les yeux au bout de 2 semaines. Ils commencent à jouer dans la tanière à 4 semaines et sortent jouer dehors après 5 semaines. Les deux parents s'occupent d'eux. Les jeunes atteignent la maturité sexuelle entre 6 et 9 mois, lorsqu'ils atteignent leur taille adulte. La longévité est de 10 ans dans la nature.
RENARD FAMELIQUE
Le renard famélique est d'une conformation plus légère que le renard roux, avec des pattes plus courtes. Les oreilles sont très longues et larges, le revers n'est pas marqué de noir. La femelle a trois paires de mamelles.
La fourrure est fine et douce. Le pelage d'hiver est plus épais et sombre que celui d'été. La tête est beige à sable clair, les oreilles et la face sont plus pâles que le reste du corps. Une zone plus sombre se dessine du coin intérieur des yeux jusqu'aux côtés du museau. Le dos est sable clair à grisâtre, parfois rougeâtre, avec des reflets argentés plus ou moins prononcés dus à la moucheture noire de la fourrure. La base de la queue est nettement plus noire que le reste du corps. L'extrémité de la queue est blanche. Les flancs et le dessous du corps sont plus clairs. Les pattes sont beiges à faon. Les coussinets sont couverts de poils.
Le crâne ressemble à celui du chacal à flancs rayés. Il est cependant plus petit avec une crête occipitale moins développée. La boîte crânienne est arrondie.
Sa taille varie entre 40 et 52 cm pour un poids de 1,7 kg, il possède une excellente ouïe du fait de ses grandes oreilles. La durée de gestation de la femelle est de 51 à 53 jours et elle donne naissance à 2 ou 3 petits.
Le renard famélique est présent de l'Iran à la Mauritanie ainsi que dans la dépression de Qattara en Égypte.
RENARD PÂLE
Il vit entre le Sénégal et le Soudan en passant par le Mali, le Burkina Faso, le Bénin et le Niger. C'est l'une des espèces de renards les plus secrètes.
La tête et le corps mesurent entre 40,6 et 45,5 cm tandis que la queue, longue et fournie, fait de 27,0 à 28,6 cm de long. Il pèse entre 1,5 et 3,6 kg. Les parties supérieures du corps sont de couleur beige sable pâle tiquetées de poils noirâtres. Les flancs sont plus pâles et les parties internes du corps sont blanches.
Le renard pâle est un habitant des savanes. Il creuse de grands terriers : les tunnels mesurent dix à quinze mètres de long et s'ouvrent sur des chambres dont le sol est tapissé de végétaux séchés. C'est un renard essentiellement nocturne et grégaire.
Le régime alimentaire est composé de petits mammifères comme les rongeurs, d’œufs, de reptiles, d'oiseaux et de végétaux. Le développement des molaires suggère que les végétaux, comme les baies ou les melons sauvages, forment une grande proportion de l'alimentation.
OISEAUX
FAUVETTE DU DESERT
Cette fauvette vit dans les déserts de l'ouest de l'Afrique du Nord au sud de l'Atlas, du sud-est du Maroc à la Libye occidentale et au Mali et au Niger. Elle passe l'hiver dans cette zone et ne migre que sur de courtes distances.
C'est un petit oiseau, d'environ 11-12 cm de long et pesant de 7 à 10 g. Le mâle et la femelle sont presque de couleurs identiques, jaune sable clair-marron au-dessus et blanchâtre en dessous ; le bec et les pattes sont jaunâtres et l'œil possède une iris jaune.
Il est insectivore mais peut aussi manger de petites baies. Contrairement à la plupart des fauvettes, il se nourrit sur le sol. Son chant est un son distinctif aux notes claires, souvent poussé lors d'un vol d'avertissement.
Il niche dans des environnements désertiques ou semi-désertiques où l'on trouve des buissons isolés. Il pond de 2 à 5 œufs.
HIRONDELLE DU DESERT
Elle mesure de 12 à 13 cm de longueur, avec un plumage principalement brun, des tons plus pâles sur le haut de la poitrine et les tectrices sous les ailes et avec des « fenêtres » blanches sur la queue déployée en vol. Les deux sexes sont semblables en apparence, mais les jeunes ont des franges pâles aux parties supérieures et sur les rémiges.
Cette espèce se reproduit principalement dans les montagnes, mais aussi à des altitudes inférieures, en particulier dans les zones rocheuses et autour des villes. Contrairement à la plupart des hirondelles, elle se trouve souvent loin de l'eau.
Elle se trouve souvent le long des falaises, où elle chasse les insectes volants, se servant d'un vol lent et souvent plané. Son cri est un gazouillement doux.
Le nid de cette hirondelle prend la forme d'un bol sur une surface horizontale ou d'un quart de sphère contre une paroi rocheuse verticale ou un mur. Elle construit le nid avec des boulettes de boue, le tapissant d'herbes ou de plumes, sur des sites naturels sous des surplombs de falaises, ou sur des structures artificielles comme des bâtiments et des ponts.
DIVERS
Parmi les oiseaux, nous citerons : l'autruche, paissant par troupeaux dans les plaines basses que des pluies récentes ont fait reverdir ; le corbeau et le faucon mangeur de sauterelles) qui planent dans les airs à la recherche de leur proie ; le hibou, qui se nourrit de rats ; la pie-grièche, qui empale les lézards au bout des branches sèches des arbrisseaux et s'élance ensuite dans les airs en poussant des cris stridents ; le Malurus Saharae, qui fréquente les parties broussailleuses du Sahara, et d'autres espèces, parmi lesquelles quelques-unes, particulières aux oasis, ont le plumage d'un beau vert, tandis que d'autres, qui habitent les régions de l'Erg, ont la couleur fauve des sables.
INSECTES
SCORPION
Ces scorpions habitent dans les régions sableuses, principalement dans les oueds et en bordure des ergs, mais également dans les régions arides et rocheuses. Ils n’hésitent pas à s’approcher des habitations. Leur taille varie de 5 à 12 cm environ.
Parfois, les scorpions sahariens creusent de profondes galeries à deux entrées. Pour fuir, ils s’appuient sur leurs pinces. Les pattes antérieures creusent et déblaient, tandis que la queue leur sert de balai.
Nocturne, les scorpions sahariens ne s’éloignent guère de leur abri. Ventre plaqué au sol, queue recourbée et posée à plat, le scorpion semble dormir. En réalité, il est à l’affût.
Ses larges pédipalpes servent à attraper ses proies. Mais, comme tous les scorpions, il s’alimente frugalement. Il peut jeûner très longtemps. Les scorpions des zones arides peuvent satisfaire leurs besoins en eau avec le sang de leurs proies.
L’extrémité de la queue porte une glande à venin qui se prolonge par un solide aiguillon. Pour frapper, le scorpion relève sa queue et la recourbe entièrement. Son aiguillon fonctionne en basculant de bas en haut. Si une proie est repérée, le scorpion se redresse brusquement, relève sa queue, ouvre ses pédipalpes et saisit la victime. Il l’élève au-dessus du sol et pique vigoureusement. Le tout ne lui prend que quelques secondes. En moins d’une minute, la proie est morte. Le venin a une toxicité presque égale à celui du cobra. Il tue un chien en sept secondes. Chez l’homme, la mort peut intervenir au bout de quelques heures si aucune mesure n’est prise. Elle est due à un arrêt cardiaque ou à la paralysie des muscles respiratoires. Les jeunes enfants et les personnes âgées sont les sujets les plus fragiles. Araignées, insectes, jeunes lézards, petits rongeurs sont ses proies favorites. Les cas de cannibalisme ne sont pas rares. Le scorpion ne mâche pas ses proies, il les aspire. Les chélicères pénètrent la chair. Dans cette ouverture, l’animal injecte des sucs digestifs puissants qui transforment les tissus en une sorte de bouillie. Ce scorpion n’attaque pas mais pique s’il se sent menacé. Les accidents arrivent la plupart du temps alors qu’on fouille dans le sable, qu’on met une chaussure ou un vêtement. D’une résistance exceptionnelle, le scorpion peut rester à jeun plusieurs mois en abaissant son métabolisme pour faire face à la disette.
La femelle met au monde des petits qui grimpent sur son dos après l’éclosion et y demeurent jusqu’à la première mue.
RONGEURS
RAT EPINEUX DU CAIRE
Ce rat épineux vit sous un climat légèrement désertique et se trouve en Afrique, en Asie et dans le sud de l'Europe. C'est un rongeur très sociable qui vit en groupe. L'espèce est active principalement la nuit, tôt le matin et tard en après-midi.
Même si ses poils ne sont pas de véritables épines, ils irritent tout de même la gorge des prédateurs qui évitent par la suite d'en manger.
Il se nourrit de graines et d'herbes principalement, mais peut intégrer à son menu quelques insectes afin de combler son besoin en protéines.
Les portées ne dépassent jamais cinq petits.
Son intelligence serait de loin supérieure aux autres souris ou hamsters.
GERBILLE A QUEUE GRASSE
À la manière de nombreux autres petits mammifères du désert, elle stocke des graisses au niveau de sa queue. Celle-ci n'est pas recouverte de fourrure afin de la maintenir au frais. Elle mesure environ de 10 à 13 cm.
FELIDES
GUEPARD
Le guépard du nord-ouest de l'Afrique, ou « guépard du Sahara », est très différent des autres guépards africains par son apparence. Son pelage est plus court et presque blanc, avec des taches qui passent du noir sur la colonne vertébrale au brun clair sur les pattes. Son visage ne présente que peu ou pas de taches, et les bandes lacrymales sont souvent absentes. La forme du corps est essentiellement la même que celle du guépard subsaharien, en plus petit.
Il présent plusieurs adaptations comportementales au climat rigoureux : il est principalement actif entre le coucher du soleil et les premières heures du matin, il parcourt de plus grandes distances et se présente en plus faible densité que les guépards vivant dans les savanes.
Ses principales proies sont les antilopes qui se sont adaptées à un environnement aride. Il se nourrit également de petits mammifères tels que les lièvres. Il peut subsister sans accès direct à l'eau, obtenant indirectement de l'eau du sang de leurs proies.
HYENE RAYEE
Comme son nom l'indique, la hyène rayée a un pelage beige, gris clair ou blanc avec des rayures noires. Sa tête est massive, les pattes minces, le poil court ou assez long. Elle a une épaisse crinière tout le long de son échine, qu'elle peut hérisser (elle lui donne alors un aspect plus impressionnant de 30 cm), très touffue et de la même couleur que le corps ou rayée de noir. Sa queue est très épaisse et touffue, souvent blanche et noire, mais aux poils durs. Ses pattes ont quatre doigts et se terminent par des griffes courtes et non-rétractables. Elle est plus petite que la hyène tachetée. Comme pour toutes les hyènes, le dos est oblique et le cou très développé.
Les hyènes rayées mesurent de 95 cm à 1,30 m de longueur et de 65 à 80 cm de hauteur au garrot. Leur poids varie de 35 à 55 kg pour les femelles et de 35 à 70 kg pour les mâles. La hyène rayée peut vivre en solitaire ou en petits groupes familiaux (composés d'un couple et de leurs jeunes). La femelle donne naissance à un à six petits, qu'elle allaite pendant 3 à 4 mois. Les jeunes restent auprès d'elle jusqu'à l'âge de 1 an environ.
Cet animal mange de tout, elle se différencie des autres hyènes par un régime plus omnivore. Ainsi, elle peut manger : charognes, carcasses, petits mammifères, fruits, insectes, plantes, oiseaux et petits vertébrés. Elle peut aussi chasser des animaux de sa taille, mais généralement il s'agit d'individus blessés (sangliers ou antilopes de tailles moyennes). Même si sa mâchoire est moins puissante que celle d’autres hyénidés, elle est capable de broyer la plupart des os et des carapaces. Elle peut boire de l’eau saumâtre et même salée. Son mode de chasse est toutefois mal connu. Il lui arriverait parfois d'attaquer les hommes. Elle peut vivre 20-25 ans dans la nature, et jusqu'à 40 ans dans un zoo.
Le léopard recouvre l'aire de répartition de la hyène rayée. Les deux espèces étant toutes les deux des prédateurs généralistes, elles sont probablement en forte compétition pour la nourriture et les tanières. Leur niche alimentaire se recouvre fortement. Une troupe de hyènes rayées peut voler la proie d'un léopard en le mettant en fuite et peut tuer les jeunes léopards.
La hyène rayée est de toutes les hyènes, celle qui a la plus vaste aire de répartition géographique. Ainsi, elle peuple une grande partie du Nord-Est de l’Afrique, du Moyen-Orient et jusqu’à l’Inde. Elle est moins dépendante de l'eau que la hyène tachetée, ce qui lui permet de coloniser des régions arides comme le Sahara, le Moyen-Orient et la péninsule arabique. On la trouve dans divers milieux comme les savanes arides, les forêts, les broussailles, les rochers et les régions montagneuses qui lui fournissent de nombreux abris. En montagne on trouve les hyènes rayées jusqu’à une altitude de 2000 à 3000 m. Dans ces milieux, elles vivent dans des grottes et cavernes et supportent des températures jusqu'à -15 °C. Enfin, elles peuvent parfois s’approcher très près des zones urbaines.
BOVIDES
ADDAX
L'addax, ou antilope à nez tacheté, est une espèce endémique de l'Afrique, quasiment éteinte à l'état sauvage et qui vivait dans plusieurs différentes régions isolées du Sahara. C'est l’antilope la plus adaptée aux déserts car elle est capable de vivre dans des endroits extrêmement arides (il peut supporter des températures allant de - 18° à 58°). D’ailleurs elle vit uniquement où il y a du sable. Un adulte mesure de 95 à 115 cm de haut, 130 à 170 cm de long et pèsent de 70 à 150 kg selon l’individu et le milieu. Sa couleur blanche à jaunâtre, la tête est légèrement plus foncée, avec une tache de poils bruns qui couvre le front et deux taches blanches sous les yeux. Les cornes annelées sont gracieuses, elles possèdent deux torsions et peuvent atteindre de 55 à 80 cm pour la femelle, contre 70 à 110 cm pour le mâle. Ses sabots sont larges pour pouvoir courir facilement sur le sable, mais il n'est pas endurant à la course à cause de ses très faibles ressources en eau et en nourriture. Il est plutôt orienté sur l'économie d'énergie. L’addax est nocturne, crépusculaire, il dort le jour dans une cuvette qu'il creuse lui-même dans le sable pour avoir de l'ombre et être abrité du vent. Cet animal nomade erre sur de longues distances à la recherche de nourriture. Il a la faculté, tout comme l'oryx, de repérer les pluies à une distance de 200 à 400 km.
Les troupeaux sont mixtes et comptent environ une dizaine de têtes ou moins. Les addax ont une structure sociale forte, fondée probablement sur l'âge, et leur fort taux de consanguinité, les troupeaux semblent être menés par le mâle le plus âgé. C'est une espèce très farouche et particulièrement sensible à l'humidité. En effet, elle n'a besoin que de très peu d'eau et d'humidité pour survivre (20 % lui suffisent amplement). Au-delà de 50 %, elle devient vulnérable comme toutes les espèces des milieux désertiques à un parasite présent dans l'eau et qui lui est fatal à long terme.
C’est une espèce herbivore, se nourrissant de plantes herbacées, de feuilles d'arbrisseau, de fruits, racines. L’addax boit très peu, trouvant l'eau dont il a besoin dans sa nourriture. Il peut se passer d'eau pendant plusieurs mois, voire une année.
Reproduction : Portée : 1 petit. Gestation : 10 mois. Longévité : jusqu’à 28 ans en captivité.
L'addax a pour prédateur les hommes, lions, léopards et hyènes. Néanmoins, il est pourvu de moyens de défense et comme l'oryx, il vit en groupe, court très vite en cas de nécessité et se sert très bien de ses cornes pour se défendre contre les carnivores.
GAZELLE DAMA
La gazelle dama est l'une des espèces de gazelles la plus grande avec un cou et des pattes très allongés, des cornes assez courtes en forme de S (celles des mâles sont en général plus longues et plus robustes que celles des femelles) dirigées vers l’arrière. La tête est de couleur blanche et les femelles présentent une raie noire en travers de l’œil. Le cou, roux, porte une tache blanche bien visible. La coloration de la robe est blanche avec, à la partie supérieure, une zone marron/rousse plus ou moins étendue qui laisse toujours la croupe et le ventre blancs. La queue est courte, blanche avec l’extrémité noire.
Elle a un corps d'une longueur de 1,40 à 1,80 m, avec des cornes en S de 21 à 43 cm, pour une hauteur au garrot de 90 à 120 cm. Adultes, les femelles pèsent de 35 à 45 kg et les mâles de 40 à 75 kg. Cette espèce de gazelle peut vivre douze ans dans la nature et jusqu'à dix-neuf ans en captivité.
Elles pratiquent le « stotting » ou « pronking », qui sont des rebonds, une technique commune chez toutes les gazelles.
Elles se nourrissent d’herbe mais aussi de feuilles d’arbuste et d’acacia, on les voit parfois sur les deux pattes arrière pour atteindre les feuilles les plus hautes. Pendant la saison sèche, elle consomme des melons sauvages pour ses besoins en eau.
La maturité sexuelle des Gazelles dama est atteinte entre 9 et 12 mois pour les femelles et entre 18 et 24 mois pour les mâles. La gestation dure 145 jours aboutissant à une portée annuelle d'un seul jeune.
Les gazelles vivent en petits troupeaux dans les zones semi-arides. Au cours de la saison humide, elle se déplacent sur les pâturages et les plateaux du Sahara, mais elles migrent vers les prairies ouvertes durant la saison sèche. Elle fréquente plutôt les zones de dunes fixes, les steppes et prairies à acacias.
La gazelle dama peut être observée en troupeau (5 à 20 individus) comprenant un seul mâle et plusieurs femelles. Elle se trouve parfois en groupes plus importants (jusqu'à 200 individus), sur des pâturages, à la fin de la saison sèche ou au tout début de la saison des pluies. Elle se mêle parfois avec les troupeaux de gazelle dorcas.
Ses prédateurs naturels sont les léopards et les guépards du Sahara.
GAZELLE LEPTOCERE (GAZELLE DES SABLES)
La gazelle leptocère, mesure environ 95 à 115 cm de long pour 58 à 72 cm de haut à l'épaule, et un poids de 14 à 30 kg selon les individus. Elle arbore une robe pâle, de couleur sable qui se confond avec les milieux où elle vit. Son ventre est blanc et son dos beige fauve claire. Sa tête est blanche avec quelques marques noires, les cornes, plus fines chez la femelle, sont presque droites, mesurant de 21 à 43 cm. et le bout de la queue est noir.
Extrêmement rapide à la course, sa vitesse atteint 72 km/h en moyenne avec des pointes à 85 km/h sur de courtes distances.
La gazelle leptocère se déplace en groupes de 3 à 20 individus, mais on peut aussi la rencontrer en couple ou en groupes de mâles.
En raison de la chaleur extrême de son environnement, elle s'alimente surtout la nuit et au petit matin. Elle peut alors exploiter la rosée qui s'est formée sur les feuilles et le contenu d'eau dans les plantes. Comme elle boit rarement, toute l'eau nécessaire est obtenue de cette façon.
La gazelle des sables est une espèce nomade, errant les dunes à la recherche de végétation. Les mécanismes de rafraîchissement principaux sont dans son pelage blanc/sable réfléchissant et un passage nasal particulièrement adapté qui tient compte du rafraîchissement du sang.
Trompeusement à leurs apparences douces, les gazelles des sables deviennent agressives en captivité et les mâles luttent souvent avec acharnement en défendant les territoires qu'ils établissent.
La gazelle leptocère à 1 à 2 jeunes par portée. Sa gestation est de 165 jours.
Habitat : Déserts de sable et prairies sèches d'Afrique du Nord ainsi que dans la dépression de Qattara en Égypte.
Elle mange différentes herbes et des feuillages d'arbustes et de buissons.
GAZELLE DORCAS
Les gazelles dorcas sont petites, elles mesurent de 53 à 62 cm de hauteur au garrot pour les femelles et de 58 à 67 cm au garrot pour les mâles, de 90 à 110 cm de longueur, avec un poids de 12 à 25 kg maximum, la femelle étant légèrement plus petite et plus légère que le mâle. Le ventre et la croupe sont blancs, la queue est noire, le reste du pelage est fauve, avec une bande plus foncée délimitant les zones ventrale et dorsale. Cette zone foncée n'est pas toujours visible sur les animaux éloignés, de plus cette zone foncée peut être confondue avec une ombre. Un trait foncé part du coin de l'œil vers la narine comme un trait de maquillage. Les grandes oreilles blanches à l'intérieur sont veinées de noir. Les cornes des mâles sont en forme de lyre, celles des femelles sont plus courtes, plus fines et presque droites.
Elle vit dans tout le Sahara, Algérie, Tunisie, Maroc, nord du Mali, Niger ainsi que dans la dépression de Qattara en Égypte, à l'exception du centre de la Mauritanie.
Elle est active le jour, en dehors des heures trop chaudes pendant lesquelles elle aime se reposer à l'ombre d'un acacia ou d'un Maerua crassifolia. Les gazelles dorcas vivent généralement en petits groupes de 3 à 5 individus mais parfois plus aussi bien dans les oueds, la savane, les dunes, que les zones rocheuses.
À la saison des amours, les mâles combattent pour se constituer un petit harem. Les accouplements ont lieu sur une période d'environ 3 mois, la gestation dure 5,5 à 6 mois, il n'y a qu'un seul petit par portée. Le petit est d'abord laissé par sa mère tout seul à l'ombre d'un arbre, elle vient le nourrir plusieurs fois par jour.
Les gazelles dorcas sont herbivores, elles consomment des graminées, diverses plantes basses et également les feuilles d'arbres comme les acacias. Elles peuvent se passer d'eau pendant très longtemps trouvant l'eau dans les plantes, dans le nord du Sahara certaines gazelles peuvent se passer d'eau pendant un temps considérable.
Extrêmement rapide à la course, les gazelles dorcas peuvent courir jusqu'à 75 km/h en vitesse de pointe. Dès qu'elles sont effrayées, elles détalent pour se mettre hors de portée de ce qui leur paraît être un danger.
Seul le guépard peut la dépasser à la course, cependant elle fait des zig-zags, dès que ce dernier la pourchasse et il a bien du mal à suivre ses virages très énergiques. Très agiles, elles pratiquent le stotting qu'elles peuvent réaliser plusieurs fois à la suite, jusqu'à 1,75 mètre de haut et sur une longueur d'environ 6 m.
Leurs prédateurs sont les guépards, léopards, lycaons, lévrier arabe et les lions, mais les prédateurs s'attaquent surtout aux individus affaiblis (vieux, infirmes, malades...) ; les gazelles adultes et en bonne condition physique arrivent très souvent à échapper aux prédateurs.
MOUFLON A MANCHETTES
Habitant les montagnes désertiques du Nord de l'Afrique, le mouflon à manchettes est parfois appelé mouflon de Barbarie, aoudad ou arui. Son nom scientifique signifie en grec « chèvre de sable ».
C'est un bovidé de la sous-famille des caprinés, de taille moyenne, ne dépassant pas 1,70 m de long (sans la queue) pour un poids de 40 à 145 kg. Adulte, le mâle arbore des cornes qui atteignent 84 cm de long, la femelle ayant des cornes de 40 cm maximum. Elles s'élancent vers le haut puis s'incurvent en demi-cercles divergeant vers l'arrière.
Le mouflon à manchettes est menacé dans son habitat d'origine, mais se comporte en espèce invasive en Espagne et aux États-Unis, après y avoir été introduit pour la chasse. Il est également présent dans la dépression de Qattara.
ORYX ALGAZELLE
L'Oryx algazelle vivait dans les steppes et les semi-déserts du centre du Niger, du Tchad, du sud de la Libye et du Sahara. Les dernières populations sauvages s'y sont éteintes dans les années 1970-1980. La survie de l'espèce repose aujourd'hui sur les populations captives : des projets de réintroduction sont en cours depuis le début des années 2000, dans les réserves du Maroc, du Sénégal et de Tunisie.
L'Oryx algazelle mesure environ un mètre vingt à l'épaule et pèse autour de 150 kg. Son pelage court est blanc avec une poitrine et le bout de queue de couleur fauve et des marques noires sur le front et sur le dessus du museau. Ses cornes sont longues, fines, parallèles et incurvées vers l'arrière et peuvent atteindre 1 à 1,25 m chez les deux sexes.
L'oryx algazelle se nourrit de feuilles, d'herbes et de fruits, qu'il trouve dans les savanes, les steppes et les semi-déserts, cet oryx ne pénètre jamais dans le vrai désert, contrairement à l'addax. Les oryx se regroupent en hardes mixtes pouvant atteindre 70 animaux. Autrefois, les oryx algazelles pouvaient se regrouper en troupeaux de plusieurs milliers d'individus pour les migrations, mais désormais il n'y a plus suffisamment d'oryx pour cela. Historiquement, en période de sécheresse, les oryx algazelle migrent très loin à la recherche de pâturages verts et d'eau, bien qu'ils puissent survivre sans eau pendant plusieurs semaines, ses reins prévenant la perte d'eau en urine. Il peut aussi élever la température de son corps pour éviter de transpirer.
Après une gestation de 270 jours, la femelle met bas un seul petit.
En cas de danger, ils peuvent courir très rapidement, jusqu'à 60 km/h en pointe et ils peuvent aussi courir à 30 km/h pendant une demi-heure sans problèmes. Leurs cornes sont également un bon moyen de défense contre les prédateurs.
Les oryx algazelles de Libye, chassés à outrance pour leurs cornes, leurs viandes et leurs peaux, n'existent plus dans la nature. Autrefois, ils occupaient toutes les savanes arides et les semi-déserts du Sahara jusqu'en Égypte.
DIVERS
Les chèvres et les brebis sont aussi une source de richesses pour les nomades.
PRIMATES
BABOUIN OLIVE
Le babouin olive est ainsi nommé pour son pelage qui, de loin, paraît gris-vert. Lorsqu'on l'observe de plus près, on s’aperçoit que sa robe grisâtre possède en fait de multiples teintes noires et jaunes. Les mâles se distinguent par une crinière de poils épais. Les deux sexes diffèrent aussi par la taille et le poids : les mâles mesurent entre 60 et 90 cm et pèsent 30 à 40 kg tandis que les femelles mesurent entre 50 et 70 cm et pèsent entre 15 et 25 kg.
Comme les autres babouins, le babouin olive n’a pas une figure plate mais un long museau glabre ressemblant à celui d’un chien. Sa queue (entre 40 et 60 cm) forme comme un V inversé, se dressant au-dessus du corps et se cassant pour pendre vers le bas. Ses callosités fessières sont plus petites que chez les autres espèces de babouins. Il dispose d'abajoues grâce auxquelles il peut stocker et conserver de la nourriture.
Des groupes isolés ont été localisés dans certaines régions montagneuses du Sahara. Il est généralement connu comme un singe des savanes, vivant dans les larges étendues de prairies. Ces dernières, spécialement celles situées à proximité de bois clairsemés, représentent une grande partie de son habitat, bien que le babouin vive également dans les jungles ou les déserts.
Il est omnivore, trouvant son alimentation dans n’importe quel environnement et capable de s’adapter à différentes stratégies pour trouver sa nourriture. Il utilise l’intégralité de son environnement pour se nourrir : sur et sous le sol ou dans la canopée, alors que la plupart des animaux ne cherchent leur nourriture qu'à un seul niveau. Son régime inclut une grande variété de plantes, d’invertébrés et de petits vertébrés. Il mange feuilles, herbes, racines, écorces, fleurs, fruits, lichens, tubercules, graines, champignons, cormes et rhizomes. Les cormes et les rhizomes sont particulièrement importants en période de sécheresse, l’herbe perdant une grande partie de sa valeur nutritionnelle. Dans les régions arides, tels que les déserts du nord-est de l’Afrique, les petits invertébrés comme les insectes, les araignées et les scorpions constituent son alimentation. Il est aussi adepte de la chasse, s’alimentant de petits rongeurs et lapins mais également de mammifères, comme de petits primates. Sa limite est généralement les petits des antilopes tels que les faons de gazelle de Thomson ou d'impalas qui représentent 33 % de la nourriture issue de sa chasse. Il s’agit généralement d’une activité de groupe à laquelle participent indistinctement mâles et femelles.
Le babouin olive vit en groupe de 15 à 150 individus, composés de quelques mâles, de femelles et de leurs petits. Il y a une hiérarchie sociale similaire à celle que l’on peut trouver chez d’autres primates tels que les gorilles ou les chimpanzés. Chaque babouin a un rang social dans le groupe, dépendant de son degré de dominance. Chez les femelles, la dominance est héréditaire, les filles atteignant un rang proche de celui de leur mère. Les mâles doivent quant à eux établir leur dominance de manière plus brutale, essayant d’intimider les autres mâles et de les réduire à l’obéissance. Les combats ne sont pas rares entre les mâles, les perdants devant par la suite se soumettre aux vainqueurs.
Un rang social supérieur signifie un accès privilégié à la reproduction et à la nourriture, c’est pourquoi il y a naturellement un grand intérêt à lutter pour monter dans la hiérarchie, avec des jeunes mâles qui tentent constamment de gravir les échelons. Du fait que les femelles restent dans leur groupe leur vie entière alors que les mâles seront amenés à émigrer dans d’autres, il y a souvent un nouveau mâle défiant un plus vieux pour la dominance. Fréquemment, quand les plus vieux babouins chutent dans la hiérarchie, ils émigrent dans une autre tribu (les jeunes mâles qui les ont vaincus ont tendance à les tyranniser par la suite).
Reproduction : La gestation dure 6 mois, chaque portée comptant un seul petit.
Certaines observations laissent suggérer qu’en Érythrée, le babouin olive a formé une relation symbiotique avec la population menacée d’éléphants de ce pays. Les babouins s’abreuvent dans les trous d’eau creusés par les éléphants tandis que ces derniers utilisent les babouins perchés à la pointe des arbres comme un système d’alarme pour les avertir d’éventuels dangers.
REPTILES
CROCODILE DU DESERT
Cette espèce se rencontre en Mauritanie, au Sénégal, en Gambie, au Mali, en Guinée, au Burkina Faso, au Ghana, au Togo, au Bénin, au Nigeria, au Niger, au Tchad, en Centrafrique, au Cameroun au Maroc, en Algérie et en Guinée équatoriale.
Le crocodile d'Afrique de l'Ouest est plus petit que celui du Nil, avec une longueur moyenne à l'âge adulte de 1,5 à 2,5 m (au maximum 3 à 4 mètres).
VARAN DU DESERT
Le varan du désert peut atteindre une taille maximale de 1,50 m. La plupart des individus mesurent entre 70 cm et 1 m. Son cou est allongé, ce qui est une caractéristique de la famille des varans, et il peut se servir de sa longue queue robuste comme d'un fouet pour se défendre.
Il est carnivore, il peut manger des lézards, des serpents (couleuvres et vipères), des petits mammifères, des oiseaux, des œufs, des insectes et arachnides.
Le varan habite dans le désert du Sahara, en péninsule arabique et jusqu'en Asie du sud-ouest et au nord de l'Inde.
VIPERE A CORNES
La vipère à cornes est un serpent venimeux qui vit dans les déserts d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient. Elle chasse à l'affût, généralement cachée sous le sable.
Elle fréquente les régions désertiques ou rocheuses : Sahel, Sahara ou Arabie.
Elle a une tête triangulaire très caractéristique qui se détache de son cou assez mince. Elle peut atteindre 80 cm de long, et peut vivre jusqu'à 10 ans. Elle se nourrit de petits rongeurs et de lézards. Elle est ovovivipare, et donne donc naissance à des petits vivants. Cette vipère doit son nom aux deux écailles dressées sur sa tête qui forment de petites cornes. Cependant, toutes les vipères à cornes n’en possèdent pas. Sa « robe » imite parfaitement les nuances du sable. Ce mimétisme va jusqu'à la couleur de ses iris.
Quand elle se déplace, elle provoque un petit crissement dû à ses plaques dorsales aérodynamiques. C’est cette particularité qui lui permet de se mouvoir à reculons. Il existe différents modes de reptation parmi les serpents. Elle possède deux modes de déplacement : l'un sinueux lui permet de progresser en toute discrétion, l'autre en pratiquant des bonds qui laissent dans le sable des traces en forme de S allongés et parallèles, lui permet de progresser à très vive allure (l'une des vitesses les plus élevées atteinte par un reptile malgré sa petite taille) sur le sable brulant ou d'escalader les dunes aux pentes abruptes. La vipère à cornes utilise aussi le déroulement latéral. En fait, le serpent procède par une succession de "pas" sur le côté. Si l'on observe les traces d'une vipère à cornes sur le sable, on peut constater que le tracé est discontinu. Cette vipère se déplace au hasard sur de grandes étendues. Ce type de déplacement est fréquent chez les espèces déserticoles. Les déplacements semblent liés aux conditions externes. À l'approche de l'hiver, les déplacements se réduisent puis le serpent finit par passer plusieurs mois enfoui pour hiverner.
Cette vipère meurt si la température dépasse 44 °C, ce qui est le cas au Sahara. Pour survivre pendant les périodes chaudes, elle s’enfouit dans le sable, ce qui lui permet de maintenir sa température interne à 34 °C. Elle ne laisse alors dépasser que ses yeux. L’été, elle opte pour une vie nocturne ; en revanche, dès que l’hiver arrive, elle devient diurne. Sédentaire l’hiver, elle peut parcourir des kilomètres chaque nuit pendant la période chaude. L’eau est une denrée rare au Sahara. Le reptile se contente souvent de l’eau contenue dans le corps de ses proies.
La vipère à cornes a le système d'injection du venin le plus élaboré. Le crochet est une dent très longue, dont le canal d'injection est clos sur toute sa longueur. De plus, l'os maxillaire, auquel il se rattache, ainsi que sa dent de remplacement, est court et articulé à l'avant de la mâchoire.
Ces dispositions permettent une injection en profondeur mais également le repliement des crochets lorsqu'ils sont au repos
SCINQUE (POISSON DES SABLES)
On trouve ce scincidé solitaire et diurne dans les grandes zones sableuses très vives du Sahara occidental. Il est appelé « poisson de désert » pour son habilité à se déplacer très rapidement sur le sable, comme s'il nageait. Il se sert assez peu de ses courtes pattes, mais ondule son corps pour glisser à la surface du sable.
En cas de danger il peut littéralement plonger dans le sable, ses yeux, oreilles étant protégés par des écailles. D'une taille moyenne entre 18 et 25 cm, il ne creuse pas de terrier, mais s'enfouit dans le sable entre 10 et 40 cm de profondeur afin de se protéger de la chaleur du désert.
Sa nourriture se compose d'insectes (sauterelles, coléoptères), d'arachnides, de lézards et de plantes. Il repère ses proies par les vibrations qu'elles génèrent en se déplaçant.
Sa reproduction n'est pas très documentée, l'espèce est ovipare.
DIVERS
LIEVRE DU CAP
Le lièvre du Cap est répandu dans une grande partie de l'Afrique ainsi qu’au Moyen-Orient jusqu'en Irak.
Il a un pelage grisâtre tirant vers le jaune ou le brun. La face ventrale est généralement de couleur sable à blanc grisâtre et les pattes sont de couleur rose clair. Il existe d'importantes différences régionales. Les pattes sont longues et minces ; les pattes postérieures sont deux fois plus longues que les pattes avant. Les oreilles sont très longues, terminées par une pointe noire. Les vibrisses sont longues et blanches. Les yeux sont grands et d’une couleur brun doré. Le croupion est blanc vers le bas et noir vers le haut. Le lièvre du Cap mesure de 40 à 68 cm de long et pèse de 1 à 3,5 kg. La queue mesure 7 à 15 cm de long.
Il est herbivore, nocturne et sa course est rapide.
EQUIDES
Les chevaux sont aujourd'hui très rares chez eux à cause des soins spéciaux qu'ils exigent ; cependant, nous avons vu de ces animaux rester trois jours sans boire en hiver, et ne pas paraître souffrir. Quelques tribus berbères des régions montagneuses en possèdent un grand nombre.
L'âne est commun dans les oasis.
QUELQUES AUTRES CREATURES
« Taupes, gerbilles, lézards, serpents et geckos s’enfouissent sous le sable brûlant le jour et reprennent leurs activités la nuit ». On peut voir au matin « les traces innombrables d’insectes, de grillons, de fourmis, de scorpions, de rongeurs ou de reptiles qui ont pu profiter de la rosée. » « Le lézard des dunes arrive à constituer une réserve d’eau portative : il est capable d’ingurgiter très rapidement une grande quantité d’eau (env. 12% de son poids) qu’il transporte dans son abdomen distendu et qui lui permet de survivre pendant plusieurs mois. »
L’araignée du vent
La tortue géante du Sahel (les Dogons communiquent avec leurs ancêtres par son intermédiaire. Elle peut survivre plusieurs mois sans boire)
Les fourmis.
Le fourmilion (insecte ressemblant à une libellule)
Le criquet
La sauterelle
La cigogne blanche
Des conditions très favorables à l’agitation de l’air sont réalisées dans les déserts, surtout vers le milieu de la journée, à la suite de l’échauffement de l’atmosphère. Ce sont parfois de simples tourbillons donnant un « coup de plumeau » au sable, faisant danser un petit nuage de poussière, ou bien encore de véritables ouragans comme les « afganies » d’Asie centrale, vents brûlants dépassant les 10 m/s.
Ces vents aggravent l’évaporation et la sécheresse et favorisent la propagation des maladies chroniques comme la rougeole et la méningite.
Le vent dans les déserts n’est pas spécialement puissant. Il est beaucoup moins fort que sur les océans, mais très régulier. Deux processus caractérisent son action : la déflation et la corrasion.
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La déflation est le balayage par le vent des débris meubles et fins. À la différence du ruissellement, elle exerce un tri des matériaux, les sélectionne et emporte des éléments homométriques, exerçant un vannage des secteurs où elle agit, créant par exemple les paysages de regs.
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La corrasion représente l’attaque de la roche par le vent armé des matériaux qu’il transporte (grains de quartz, etc.). C’est elle qui rend les vents de sable très pénibles pour les voyageurs qui peuvent parler de la « morsure » du vent.
La vitesse du vent nécessaire à la mise en marche des grains de sable, selon la rugosité du sol et la taille des grains, peut varier de 15 à 60 km/h.
Le sable est une matière solide granulaire constituée de petites particules provenant de la désagrégation de matériaux d'origine minérale (essentiellement des roches) ou organique (coquilles, squelettes de coraux, etc.) dont la dimension est comprise entre 0,063 mm (limon) et 2 mm (gravier). Sa composition peut révéler jusqu'à 180 minéraux différents (quartz, micas, feldspaths, etc.) ainsi que des débris calcaires.
Le sable a de nombreuses applications en tant que matériau granulaire, dont la principale est la fabrication du béton. C'est une ressource non renouvelable.
CARACTERISTIQUES PHYSICOCHIMIQUES
Une particule individuelle est appelée grain de sable. Le sable se caractérise par sa capacité à s'écouler. Plus les grains sont ronds, plus le sable s'écoule facilement. On peut différencier un sable qui a été transporté par le vent d'un sable transporté par l'eau. Le premier est de forme plus ronde, sphérique, alors que le deuxième est plus ovoïde. De plus, le sable éolien présente une diaphanéité plus mate que le sable fluviatile ou marin qui est dit « émoussé-luisant ». L'aspect de la surface du grain de sable éolien est dû aux multiples impacts que subit le sable lors de son déplacement.
Le sable est souvent le produit de la décomposition des roches du fait de l'érosion. Les plus fréquents de ses composants sont le quartz, constituant le moins altérable du granite, ainsi que des micas et feldspaths.
Il peut avoir plusieurs couleurs :
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En fonction de la nature des minéraux issus de la roche-mère :
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Noir (exemple : sable issu d'une roche volcanique) ;
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Blanc (exemple : White Sands, dunes de gypse pur ; sable coquillier enrichi de certains débris de coquillages ; sables riches en quartz usés et micas blancs) ;
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Grenat (exemple : plage de Groix constituée de grenats, minéraux riches et abondants dans la roche-mère de cette île) ;
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Rose (plages de la côte de granit rose).
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En fonction du type et de la quantité de pigments qui recouvrent les particules sableuses (oxyde de fer...), il prend une couleur jaunâtre, rouille.
Les grains de sable sont assez légers pour être transportés par le vent et l'eau. Ils s'accumulent alors pour former des plages, des dunes. Un vent violent qui se charge en sable est une « tempête de sable ». Les grains les plus lourds se déposent en premier dans les milieux à forte énergie (rivière, haut d'une plage), les plus fins dans les milieux à énergie plus faible (delta, lac, bassin, crique).
PROPRIETES PHYSIQUES
Le sable forme naturellement des pentes stables jusqu'à environ 30°, au-delà de cet angle, il s'écoule par avalanches successives pour retrouver cette pente stable. Cette propriété peut être exploitée pour étudier des formes parfaites générées par l'écoulement du sable sur des plaques de formes différentes. Par exemple, en faisant couler du sable sur un socle de forme carrée, le sable va former une pyramide parfaite avec des pentes de 30°.
ÉCOLOGIE DES MILIEUX SABLEUX
Des fonds marins aux déserts de sables en passant par les fonds de fleuves et rivières et les plages, un grand nombre d'espèces sont adaptées à un cycle de vie se déroulant pour toute ou en partie dans le sable. Sur terre et en zone sèche (ou drainante), les plantes sont souvent épineuses (cactées, panicauts), crassulacées ou adaptées à la conservation de leur eau et fixatrices du milieu (oyats).
Dans les sables anciens, humides, oligotrophes et acides, les animaux fouisseurs tels que les vers de terre ne survivent pas, mais des minuscules enchytraeidae (qui ressemblent à des vers de terre translucides ou blancs) peuvent être abondants. Les dunes sont habitées et stabilisées par des organismes halophiles adaptés à des conditions de vie difficiles, notamment dans les pays froids ou chauds. Dans tous les cas, entre les grains de sable, à l'abri des UV, vivent des communautés d'organismes microscopiques. Même dans les zones où il gèle presque toute l'année, des microorganismes et des tardigrades peuvent être trouvés.
LE CAS DES PLAGES
Sur les plages balayées deux fois par jour par les marées montantes et descendantes et où le sable est souvent brassé par le vent, peu de traces de vie sont visibles en surface hormis les sauts de petits crustacés tels que les talitres.
La méiofaune (microorganismes) est surtout composée de décomposeurs et de prédateurs de type copépodes, rotifères ou tardigrades. Certains se nourrissent des bactéries et champignons qui décomposent la matière organique, d'autres peuvent se nourrir de mucus ou de divers détritus déposés en surface par l'eau, ou encore de cadavres ou d'excréments. D'autres se nourrissent des premiers et d'autres enfin des seconds. Sous les laisses de mer, grâce à une nourriture plus abondante, la biomasse augmente considérablement.
Les plages de sable ont été créées par les courants marins, qui transportent le sable d'une plage à une autre. La plupart des sables proviennent de l’érosion de roches granitiques sur les côtes. Mais il y a aussi une grande partie du sable qui est apportée par les courants fluviaux. Les bandes sablonneuses rencontrées le long du littoral dépendent donc fortement de la nature des types des roches qui les entourent et de la puissance des vagues. Les plages de galets ont plusieurs explications. Il se peut que les courants marins et la force des vagues aient emporté ailleurs les grains de sable : il ne reste sur la plage que les galets arrachés aux endroits proches.
En fonderie de métaux ferreux ou alliages légers, les moules peuvent être réalisés en sable aggloméré par des résines ou des argiles, pour couler les pièces. En cuisine, il a été utilisé au XIXe siècle pour la conservation de la viande. Il est utilisé comme matière première du verre. Du fait de sa facilité de manipulation, il est également employé lorsque l'on a besoin d'acheminer de la matière (peu importe sa nature) dans un endroit, par exemple pour servir de lest ou pour protéger (sac de sable contre les éclats d'explosion et les balles).
TYPES DE VEGETATION
Quelles sont les raisons qui amènent un type de plante à pousser là plutôt qu’ailleurs ?
Les acacias africains ont des épines, ceux d’Australie en sont dépourvus.
Les végétaux du Sahara sont particulièrement riches en alcaloïdes, en huiles essentielles, ainsi qu’en gommes et résines. Les habitants du désert ont su les solliciter au maximum. Gousses, graines, baies, feuilles ou écorces sont devenues aliments d’appoint, remèdes mais aussi produits à tanner ou à laver. La survie des hommes est assurée ici, comme dans toutes les régions arides, par une connaissance exceptionnelle de leur environnement.
Les palmiers dattiers poussent en aggloméré, autour ou à peu de distance des habitations. Leur ensemble forme ce qu’on appelle une oasis. Pour produire de bons fruits, le dattier doit avoir « la tête dans le feu et les pieds dans l’eau ». On le protège du mauvais œil en en suspendant à son tronc un crâne de chameau, un tibia de mulet, une vieille marmite trouée. Le palmier est traité comme un être humain. Le palmier qui s’obstine à mal produire est menacé symboliquement : on fait semblant de se préparer à le couper. Quand on abat un palmier mâle, on place sur les femelles voisines, ses épouses, quelques-unes de ses feuilles pour atténuer leur chagrin. Il peut vivre deux cents ans. Un mâle peut féconder cent femelles.
Une culture efficace ne laisse pas aux hasards naturels, vent ou insectes, le soin de rapprocher pollen et pistil. On coupe les fleurs mâles, au fur et à mesure de leur maturation, mais avant que leurs spathes s’entrouvrent complètement et ne laissent échapper le pollen. Mettant quelques brindilles munies de fleurs dans l’ouverture de sa gandoura ou dans une sacoche suspendue à son cou, le fécondateur monte sur l’arbre femelle, s’installe sur les palmes aux dangereux piquants, introduit une brindille de fleur mâle dans chaque thyrse des fleurs femelles préalablement entrouvert par lui, serre ensuite ce thyrse avec une foliole. On peut ainsi féconder trente à quarante arbres par jour. Pour régulariser la production de dattes (très abondante tous les trois ans), on supprime les inflorescences femelles en excès, laissant seulement quinze ou vingt régimes par arbre. Quinze jours plus tard, l’homme remonte pour détacher les fleurs femelles qu’il avait liées. Un mois plus tard, nouvelle ascension pour disposer sur les palmes les régimes qui risqueraient d’être trop lourds.
NEBKHAS
DEFINITION
Une nebkha (ou nebka) désigne un type particulier de dune qui se forme au contact d'un ensemble végétal. Il s'agit d'un relief éolien qui est créé et modelé par l'action du vent.
De nombreuses espèces végétales psammophiles peuvent contribuer à leur formation.
FORMATION ET STRUCTURE
L'obstacle végétal fait chuter la vitesse du vent ce qui permet le dépôt des sables. La dimension d'une nebka est de quelques décimètres de hauteur et de 1 à 4 m de longueur. La nebka présente une pente douce sous le vent et une forte pente au vent. Vue en plan, sa forme est ovoïde avec la pointe la plus fine sous le vent.
Si la couverture végétale est faible, les nebkas ne forment aucun cordon linéaire continu et apparaissent sous la forme de monticules isolés. Si la végétation est abondante, les nebkas s'unissent pendant leur croissance et forment une petite dune de 50 à 100 cm de hauteur, dénommée dune embryonnaire.
DEVELOPPEMENT
Le développement de la nebkha suit celui de la plante. Autour des pieds tout jeunes (ou des herbes annuelles), la nebkha est indiquée par une plaque de sable, allongée dans le sens du vent. Elle acquiert la forme figurée lorsque l’arbrisseau est en pleine vigueur. Elle diminue dès que la plante meurt : au début, tant que les feuilles seules ont disparu et que les rameaux subsistent, la nebkha persiste amoindrie. Quand il ne reste de la plante que quelques centimètres de tronc émergeant du sol, la nebkha disparaît complètement.
DIVERS
LES ARBRES PETRIFIES
Dans de nombreuses régions sont observables d’immenses troncs d’arbres couchés sur le sol : ce sont des fûts pétrifiés qui ont acquis la dureté de la pierre tout en conservant la forme de l’arbre ; ils sont lourds comme la roche, mais portent encore la cannelure de l’écorce et la digitation de branchages. Dans les fragments éparpillés autour d’un tronc qui se délite apparaissent souvent les trous percés par les insectes.
Pour tous les Touaregs, ces arbres silicifiés sont les squelettes de géants des temps anciens ayant péri lors de combats contre les « gens du Prophète » qui les ont abattus avec leurs épées. De nombreux troncs portent ainsi la marque de coupures transversales et sont parfois débutés en plusieurs tronçons, traces des coups mortels portés au cours de ces combats.
« La chaleur pompait l’humidité de notre corps et nous faisait des jambes de plomb »
« L’angoisse de finir ici dans ces solitudes torrides »
« Tirer parti de la fraîcheur nocturne » (mais il faut savoir se diriger par rapport aux étoiles)
DIVERS
Les esprits du désert
Pour les nomades qui vivent exclusivement d’élevage et ne possèdent ni villages, ni champs, ni jardins irrigués, le désert est le domaine de la solitude, contrôlé par des génies qui constituent souvent une menace pour le voyageur. Chez les Touaregs, le terme « esuf » signifie à la fois « solitude, nostalgie, tristesse d’être loin de ce qu’on aime » et, par extension, « brousse, campagne ». « Agga-asouf », fils de la solitude, signifie « mauvais esprit qui nuit aux hommes dans les choses terrestres mais ne tente pas ».
Ces génies, souvent malfaisants, sont d’autant plus dangereux lorsqu’ils s’incarnent dans un homme apparemment normal ou dans une femme d’une grande beauté qui peut mettre la raison du voyageur en déroute.
Différence entre sécheresse et aridité
Un certain nombre de termes peuvent qualifier les déserts, dont « sécheresse » ou « aridité ». Ce sont des termes ambigus car ils désignent des phénomènes azonaux qui ne sont pas propres aux déserts mais qui concernent toutes les zones climatiques ; ainsi la France peut connaître certaines années de sérieuses sécheresses. La sécheresse concerne à la fois les précipitations, l’hydrologie, mais aussi l’air et les sols. Toutefois, on considère qu’elle correspond à un définit pluviométrique temporaire et relatif par rapport à des précipitations normales. Elle s’inscrit dans le temps, alors que l’aridité s’inscrit dans l’espace. Pour les régions de déserts, le terme d’aridité est préférable, car il correspond à un déficit pluviométrique permanent.