
Luisa Boudev | Les romans, la musique, les dessins
MONDE TERRESTRE - Insulaire
CARACTERISTIQUES GENERALES
L'insularité est l'ensemble des caractéristiques qui donnent à un territoire et à sa population tout ou partie des traits typiques d'une île en ce qu'elle est relativement isolée.
Définition d'une île
Une île est une étendue naturelle de terre d’au moins 1 km² de superficie, entourée d’eau qui reste découverte à marée haute. Les statuts politiques de ces espaces peuvent varier entre souveraineté (un « micro-État ») et dépendance institutionnelle (un « micro-territoire »). Il y a cinq types d'insularité :
-
Monoinsulaire – Désigne un territoire constitué d'une seule île.
-
Multiinsulaire – Désigne une île principale entourée d'îles satellites.
-
Hypo-insularité – Exprime le phénomène de continentalisation du phénomène insulaire.
-
Simple insularité – Exprime la situation d'une île à mi-chemin entre isolement et continentalisation.
-
Surinsularité – Désigne un territoire totalement isolé.
Formation
PAR LA MONTEE DES EAUX
Les îles continentales sont appelées ainsi car elles sont situées sur le même plateau continental que le continent qui leur est proche. Il s'agit donc en fait d'une partie du même continent : c'est la hauteur du niveau de la mer qui fait qu'il s'agit d'une île (c'est le cas de la Grande-Bretagne qui lors de la dernière glaciation n'était pas une île). Certaines îles ne le sont d'ailleurs qu'à marée haute (le mont Saint-Michel ou l'île de Noirmoutier par exemple). Dans ces cas-là, la profondeur de la mer autour d'elles est (relativement) faible.
PAR LA DERIVE CONTINENTALE
L'Australie était, il y a des centaines de millions d'années, rattachée à l'Antarctique. Madagascar était rattachée à l'Afrique. Dans ces deux cas, une plaque tectonique s'est déchirée pour en donner deux qui ont divergé progressivement sur la surface du globe à une vitesse de quelques centimètres par an (1 cm par an pendant 100 millions d'années = 1 000 km). C'est aussi le cas de la Corse et de la Sardaigne qui étaient liées au continent européen, il y a plusieurs millions d'années.
PAR ACCRETION VOLCANIQUE
Là, ce sont les laves accumulées par un ou plusieurs volcans qui émergent, par l'accumulation de produits volcaniques, formant l'île. La profondeur de la mer aux alentours peut alors être très grande (plusieurs milliers de mètres). Les exemples au milieu de l'océan ne font partie géologiquement d'aucun continent.
PAR ACCRETION SEDIMENTAIRE
ÎLES CORALLIENNES
Un atoll est une île formée à partir d'un récif corallien qui s'est construit sur une île volcanique érodée et submergée. Par l'accumulation de coraux et polypes sur plusieurs centaines de mètres de hauteur, le récif émerge à la surface de l'eau et forme une nouvelle île. Les atolls ont souvent la forme d'un anneau avec un lagon central et peu profond. Des exemples sont les Maldives dans l'océan Indien et Rangiroa dans le Pacifique.
ÎLES FLUVIALES
Les îles fluviales apparaissent dans les deltas et dans les cours d'eau. Elles se forment par le dépôt de sédiments à des endroits où le courant perd une partie de son intensité. Certaines sont éphémères et peuvent disparaître lorsque le volume d'eau ou la vitesse du cours d'eau changent tandis que d'autres sont stables et d'une grande longévité.
PAR ACCRETION TECTONIQUE
Les îles à l'ouest de Sumatra sont un prisme d'accrétion qui émerge. Si les mouvements continuent ces îles vont s'agrandir et augmenter la surface de Sumatra.
Au niveau des zones de subduction où deux plaques tectoniques convergent des failles inverses et des plis se forment ce qui épaissit la croûte terrestre, et fait remonter le fond de la mer. Ainsi l'île de la Barbade dans les Antilles, est un prisme d'accrétion qui émerge. C'est la même chose pour les îles à l'ouest de Sumatra : Simeulue, Nias… Pour l'île de Nias, le séisme du 28 mars 2005 a soulevé une partie de l'île, augmentant encore un peu plus sa surface.
PAR REMONTEE DE LA LITHOSPHERE
Au niveau de la mer Baltique et des fjords, la fonte, il y a 10 000 ans, d'un glacier qui la recouvrait, a fait remonter la lithosphère (rebond isostatique) faisant émerger de nouvelles terres et des îles comme Bornholm.
PAR INTERVENTION HUMAINE
Les îles artificielles sont construites par remblayage ou par construction de digues. Elles utilisent parfois un ou plusieurs îlots déjà existants. Les lacs de retenue générés par des barrages contiennent parfois des îles.
DIVERS
-
Caye – Petite île basse principalement composée de sable et de corail.
Utilité pour l'isolement
L'isolement (volontaire ou forcé) et la solitude sont souvent recherchés dans les îles.
Des établissements pénitentiaires ont été installés dans des îles pour limiter les possibilités d'évasion.
Ecologie des îles
Les îles vraies ne peuvent abriter que peu d'espèces quand elles sont petites. À partir d'une certaine étendue, des facteurs importants de biodiversité, notamment par l'endémisme, peuvent permettre d'abriter une multitude d'espèces. Dans un réseau écologique, elles peuvent servir de « gué » pour les espèces qui savent voler ou qui ont de bonnes capacités colonisatrices sur l'eau ou dans l'air. Les espèces qui y vivent y sont souvent plus petites - des éléphants nains vivaient par exemple en Corse et en Sardaigne jusqu'à ce que ces îles soient colonisées par l'Homme.
VULNERABILITE
Les systèmes écologiques insulaires ou insularisés (îles vraies ou prises au sens de l'écologie du paysage) sont souvent simplifiés, et donc plus vulnérables aux perturbations, notamment anthropiques. En particulier les introductions d'espèces (volontaires ou involontaires) y sont souvent cause d'invasion biologique perturbant gravement les équilibres écologiques insulaires ce qui a entraîné la disparition de nombreuses espèces depuis quelques siècles.
EXEMPLE DES CARAÏBES (HORS GUYANE & VENEZUELA)
Caractéristiques du bassin Caraïbe
Une des interrogations majeures qui concerne le bassin Caraïbe est celle de savoir à quel ensemble il appartient. Pont entre les deux continents américains ou isthme dont l'archipel est une des composantes ? Peut-on questionner la structure physique et les éléments bioclimatiques pour tenter une approche de la région ?
L'archipel disposé en arc de cercle dont l'extrémité nord occidentale se trouve à moins de 200 km de la Pointe du Yucatán, et Trinidad, à quelques 30 km des côtes vénézuéliennes, semble bien constituer un pont, un prolongement du monde continental.
On peut y distinguer trois sous-ensembles d'ampleur inégale :
-
Les Grandes Antilles sont à rattacher au système andin : succession de cordillères qui divergent à partir de certains points ; outre l'orientation Nord/Sud que l'on rencontre essentiellement dans l'isthme américain, les îles ont des chaînes de direction Est/Ouest, comparables à ce que l'on rencontre au Venezuela. Pour l'archipel, comme dans l'État vénézuélien c'est plutôt une succession de blocs soulevés et affaissés qui accusent le compartimentage. Mais si les matériaux, si la période orogénique sont comparables, les altitudes en sont atténuées et peu de sommets des montagnes îliennes atteignent les 3 000 m, sauf Saint-Domingue, Haïti et la Jamaïque ont des sommets à 2 200 - 2 700 m.
-
Les Petites Antilles dans leur ensemble sont positionnées sur la zone de subduction de la plaque atlantique. Elles sont dans leur grande majorité des îles volcaniques dont la formation a débuté voici 25 à 30 millions d'années et se poursuit actuellement. Les nombreuses "soufrières" qui parsèment les îles rappellent aux habitants comme ceux de Montserrat en 1997 et 1998 que les plaques sont dynamiques, les éruptions brutales mais non plus imprévisibles.
-
Il reste le cas de la Barbade, de Trinidad-et-Tobago. Ces deux dernières entités sont à rattacher aux zones basses sédimentaires et alluviales du continent sud-américain. La Barbade est, elle aussi, constituée par la surrection et le remplissage de fosses, bassins par des matériels issus de l'érosion fluviale puissante sud-américaine.
L'origine des matériaux, l'émergence des îles permet donc une première division de l'archipel. Celle-ci peut se doubler d'une seconde qui recouvre partiellement la première. On oppose en effet "les îles basses et les îles hautes". Les altitudes moyennes, l'importance des plaines et des bassins dessinent des paysages aux nuances variées. Ainsi Porto Rico fait figure d'île montagneuse, avec des sommets qui ne dépassent pas les 1 400 mètres, et Cuba, malgré la présence importante des cordillères, apparaît plutôt basse, eu égard au développement important des plaines et des plateaux. On retrouve la même opposition dans les Petites Antilles entre l'île de Saint-Martin qui développe des zones basses marécageuses, la Grande Terre de Guadeloupe ou la Barbade et l'aspect plus austère des mornes aux pentes verticales de la Dominique, de Nevis ou Montserrat. Partout on retrouve un littoral échancré qui a longtemps fait le bonheur des aventuriers, des flibustiers qui ont su utiliser les rades profondes, les passes à travers les récifs coralliens pour échapper aux flottes royales, surtout espagnoles. Côtes abruptes, côtes sableuses se déroulent aux rythmes des altitudes et contribuent à renforcer l'image exotique du bassin Caraïbe.
Situation et altitude se combinent pour multiplier les nuances climatiques d'une zone intertropicale changeante à des échelles différentes. Dans ce cadre-là, encore, on oppose les vastes horizons continentaux des bordures Sud et Nord du bassin Caraïbe sur lesquels la monotonie est de règle sur des centaines de kilomètres et les microclimats de l'archipel. On distingue cependant quelques grands types de milieux de la zone équatoriale favorable à la forêt sempervirente, en Guyane et au Venezuela, au climat tropical à saisons alternées, dans l'archipel et sur l'isthme méso-américain à une frange désertique au Texas et Mexique du Nord. Ainsi, même si les paysages présentent quelques ressemblances, la situation en latitude, l'altitude et la fragmentation physique, introduisent des variétés (phénomènes endogamiques) sur des distances très courtes. À cela et surtout pour l'archipel, doit-on ajouter la présence de la mer. Si bien que l'on ne peut parler réellement de "zonation climatique". Celle-ci existe mais très imparfaitement. A la gradation classique Nord/Sud, on doit ajouter l'opposition continent/archipel, et ensuite, à des échelles inférieures, basses altitudes chaudes et humides, ou chaudes et sèches, et hautes altitudes ; enfin on distingue classiquement les îles au Vent, exposées largement au flux de l'alizé et les îles sous le Vent moins humides. Les reliefs accentuent ces oppositions et on peut retrouver sur de petites entités, la forêt tropicale humide, quasi sempervirente, forêts claires et sèches, savanes herbeuses, voire cactées des milieux semi-désertiques. C'est donc une infinie variété de microclimats que l'on rencontre sur des distances limitées.
Deux grands types d'îles s'opposent : les îles basses et calcaires, les îles montagneuses et volcaniques.
Découpage de la mer
La mer des Caraïbes et le golfe du Mexique dominent de leurs 4 300 000 km² la frêle lisière continentale ou insulaire qui les borde. De l’époque précolombienne aux temps modernes et à l’époque contemporaine, ce sont la multiplication et la juxtaposition des entités qui ont prévalu. Malgré ses vastes dimensions, cet espace maritime est aujourd’hui entièrement partagé entre les États riverains. Les frontières invisibles mais réelles qui découpent l’étendue liquide donnent de la région une image aussi complexe mais bien différente de la carte politique classique. La moindre île y prend soudainement une dimension insoupçonnée, les ambitions de certaines puissances régionales s’y révèlent, les enjeux y changent de nature et de dimensions.
La fragmentation de la région, les faibles distances entre les îles, les enjeux économiques, politiques et écologiques (prise de position de l’Association des États de la Caraïbe contre le passage de navires transportant des déchets nucléaires), les moyens inégaux dont disposent les États pour exploiter et surveiller leur domaine maritime... Tout concourt à faire de la mer un espace sensible, un lieu potentiel de litiges sur lequel se transfèrent et se focalisent les problèmes de voisinage et de souveraineté. Les fréquents arraisonnements d’embarcations étrangères surprises à pêcher dans les eaux étrangères nationales nourrissent des contentieux persistants entre certaines îles (ainsi entre les départements français (DFA) et leurs voisines anglophones) : certains sont portés jusque devant la Cour de justice internationale de La Haye.
Avant le XXe siècle, la mer n’était guère pour les grandes puissances qu’un moyen de communication dont il fallait assurer la liberté et la sécurité. Le développement industriel fait regarder autrement la mer et ses plateaux continentaux. La recherche de gisements pétroliers mais aussi l’industrialisation de la pêche en font des enjeux économiques. La naissance de nombreux États indépendants dans le monde, la régulation des Nations Unies conduisent des années 1950 aux années 1970 à l’établissement d’un « droit de la mer » qui accorde aux États riverains une souveraineté quasi totale sur une zone de 12 milles, dite des eaux territoriales, et des droits d’exploitation sur une zone de 200 milles, la ZEE (Zone Économique Exclusive).
Ratifiée en 1982, la convention de Montego Bay (Jamaïque) généralise et officialise ces règles. Mais tous les États ne l’ont pas signée et, parmi ces derniers, on compte les États-Unis qui pourtant ont joué un rôle fort dans ces conventions internationales depuis 1945. Les divergences sur la meilleure manière de préserver les intérêts des États-Unis...notamment en mer de Chine ont empêché leur signature jusqu’à 2012. L’application de ces règles aboutit parfois à des résultats surprenants : grâce aux minuscules îlots des Aves au large de la Guadeloupe, inhabités à l’exception d’une garnison militaire, le Venezuela s’est vu accorder une immense ZEE ; la Colombie bénéficie du même avantage grâce à l’île de San Andrés. Cela ne va pas sans conforter leurs ambitions de puissances régionales. Les pêcheurs des DFA, en revanche, se sont vus privés de zones de pêche qu'ils fréquentaient traditionnellement.
Malgré les règles édictées, bien des problèmes de délimitation restent en suspens et de multiples arrangements particuliers sont toujours en vigueur : accords bilatéraux, concession de droits de pêche à des armements étrangers, accords tacites pour la pêche aux grands migrateurs pélagiques. L’espace maritime caraïbe reste objet de convoitise à propos duquel peuvent naître tensions et conflits.
Des îles et des terres
ANTIGUA-ET-BARBUDA
Barbuda veut dire « barbu » en portugais et vient du fait que l’île est couverte de ficus, dont les longues racines ressemblent à une barbe (la Barbade a une étymologie semblable).
-
Superficie – Archipel de 442,6 km² (Antigua 280 km², Barbuda 161 km², Redonda 1,6 km²).
-
Point culminant – Mont Obama (402 m).
-
Population – 91 000 hab.
-
Histoire – Antigua fut l’une des îles « découvertes » par Christophe Colomb. La colonisation débute en 1632 avec l’installation d’Anglais venus de Saint Kitts. Elle se couvre à la fin du XVIIe siècle de plantations de canne à sucre travaillées par une main d’œuvre esclave. English Harbour, réputée pour être "trou à cyclone", abrita de 1784 à 1787 une partie de la flotte britannique commandée par l'Amiral Nelson, chargé de veiller à ce que les navires américains, désormais considérés comme étrangers, ne fassent plus de commerce avec les colonies britanniques en mer des Caraïbes. Dans le cadre de l’Empire britannique, Antigua et Barbuda ont été membres, de 1871 à 1956, de la Fédération des îles sous le Vent (Leewards islands). En 1967 avec Barbuda et l’ilot de Redonda, Antigua devient un état associé au Commonwealth et devient indépendante en 1981. La famille Bird, mêlée à de nombreux scandales, a dominé la vie politique d’Antigua-et-Barbuda des années 60 jusqu’en 2004.
-
Religions – Protestants 76,4 % (parmi lesquels 25,7 % d'Anglicans, 12,3% d’Adventistes, 10,6 % de Pentecôtistes, 10,5% de Moraviens, 7,9 % de Méthodistes), Catholiques 10,4 %.
-
Plat national – Fungi (ou coucou) et pepperpot. Le fungi fait de pâte de semoule de maïs cuite accompagne le pepperpot, ragoût de viande aux légumes (gombos, épinards) parfumé à la cannelle et aux piments forts.
BAHAMAS
-
Superficie – 13 880 km². Les Bahamas s’étalent selon un arc de cercle sur 1200 km. L’archipel est composé de plus de 700 îles et îlots qui sont les rides montagneuses d’un vaste plateau calcaire sous-marin situé à 200m de profondeur.
-
Point culminant – 69 m. Iles basses construites sur un plateau corallien. Faible profondeur des eaux maritimes d’où l’origine du nom : Baja Mar, mer basse est devenu Bahamas.
-
Population – 371 960 habitants.
-
Histoire – Les Bahamas ont été peuplées seulement à partir du Xe siècle par les Lucayans que l’on a pu classer comme un sous-groupe des Arawaks. Il reste peu de traces de ces populations car les Bahamas ont été les premières îles découvertes par Christophe Colomb mais peu attractives (manque d’eau). Les Lucayans ont été déportés à Hispaniola et réduits en esclavage (travail dans les mines) En trente ans, ils avaient complètement disparu ; le travail forcé a engendré des maladies et de nombreux suicides. On a seulement retrouvé des fragments de poteries et d’os. Pendant plus de 100 ans l’archipel reste inoccupé. En 1629, les Anglais en prennent possession et les premiers colons s’installent en 1647 sur la grande île d’Eleuthera (en grec, signifie liberté). La première ville fondée sur l’île de Providence est Georges Town mais détruite en 1684 elle est reconstruite et prend le nom de Nassau en hommage à la famille royale néerlandaise. Elle est détruite plusieurs fois entre 1684 et 1705. En 1718, le premier gouverneur est nommé bien que jusqu’au milieu du XIXe cet archipel soit plutôt connu comme un repaire de la piraterie. Ceux-ci cohabitent avec les migrants américains restés loyaux à la couronne britannique au moment de l’indépendance des Etats-Unis. Un deuxième afflux important de migrants venus du continent est remarqué au moment de la guerre de Sécession : des propriétaires sudistes s’installent avec leurs esclaves et plantent du coton, mais les sols pauvres entrainent beaucoup d’échecs. Au XXe, les Bahamas prospèrent grâce d’abord à la prohibition (ils furent une zone de trafic importante en redistribuant de l’alcool sur le continent), et ensuite grâce au développement du tourisme à partir des années 1930 sous l’impulsion du duc de Windsor nommé gouverneur. Après 1959 et l’installation du régime castriste à Cuba, les Bahamas deviennent un des hauts lieux de la jetset internationale (constructions de grands hôtels et de casino). En 1973, les Bahamas acquièrent leur indépendance mais restent dans le Commonwealth (un gouverneur représente la reine).
-
Religions – Baptistes : 35% ; anglicans : 15% ; catholiques : 14%
BARBADE
En 1536, l'explorateur portugais Pedro A. Campos a choisi d'appeler cette île « Los Barbados » (les barbues) en référence aux longues racines aériennes de certains ficus qui rappelaient des barbes.
-
Superficie – 431 km².
-
Point culminant – Mont Hillaby (336 m).
-
Capitale – Bridgetown, seul port maritime (des récifs coralliens entourent une grande partie de l'île).
-
Population – 273 900 habitants.
-
Histoire – Peuplée d'Amérindiens, elle fût le premier point d'accostage des Européens dans les Caraïbes. Découverte par les Portugais en 1536, colonie du Royaume-Uni de 1627 à son indépendance en 1966, la Barbade a été un carrefour entre l'Europe occidentale, les îles des Caraïbes orientales et certaines régions du continent sud-américain. Surnommée « la Petite Angleterre » par ses voisins, la Barbade reste fortement marquée par l'influence britannique même si, depuis l'indépendance, le nationalisme culturel et le sentiment régional grandissent.
-
Plat national – Le coucou (à base d'okra et de farine de maïs).
HAÏTI
Le 12 octobre 1492, Christophe Colomb, parti vers l’Ouest pour rejoindre l’Inde, aboutit par accident au nord-ouest de Ayiti, appellation amérindienne de l’île, peuplée alors des Indiens Ciboneys et Tainos, peuples issus des Arawaks qui sont attaqués par les Caraïbes. En 1503 Colomb, rebaptise l’île Isla Espanola, déformée en Hispaniola.
-
Superficie – 27 750 km².
-
Situation – Haïti occupe le tiers occidental de l'île d'Hispaniola qu'elle partage avec la République Dominicaine. Le relief plissé est principalement constitué de montagnes escarpées avec de petites plaines côtières et des vallées. La partie centrale et l'est de l’île forment un vaste plateau d'altitude.
-
Point culminant – Pic de la Selle (2 680 m).
-
Population – 10 170 000 habitants.
-
Histoire – 1503 marque le début de la traite des Noirs visant à remplacer les Indiens pour l’extraction de l’or, extraction abandonnée en 1535 au bénéfice de la canne à sucre qui en fera la richesse coloniale de l’île dès la moitié du XIXe siècle avec l’arrivée des Français à Saint Domingue et le développement des grandes plantations (XVIIe-XVIIIe). L’insurrection des esclaves du 22 août 1791 à Saint-Domingue débouche sur la proclamation de l’indépendance le 1er janvier 1804 après la défaite des troupes de Bonaparte. La première République Noire d’Haïti traverse alors une période d’instabilité de 1860 à 1910 avec une succession de gouvernements éphémères qui favorisèrent l’occupation américaine de 1915 à 1934. François Duvalier est élu président en 1957 et lors de sa réélection en 1964 s’octroie le titre de président à vie. Tristement célèbre pour sa dictature, ses milices civiles (tontons macoutes), il favorise la chasse aux riches mulâtres et aux intellectuels qui émigrent en masse. La corruption, les exactions, les inégalités sociales caractérisent la présidence de son fils (contraint à l’exil en février 1986). Après un coup d’État sanglant en 1991, le pays subit un embargo jusqu’au rétablissement de l’ordre constitutionnel par l’ONU avec l’aide de l’armée américaine. Haïti s’enfonce dans une grave crise économique et politique.
-
Plat national – Giromonade, griot de porc, riz et pois
-
Religions – 80% des habitants d'Haïti sont catholiques et près de 20% sont protestants. Mais quelle que soit leur religion, une très large part de la population pratique les rites vaudou et le syncrétisme.
JAMAÏQUE
Ancienne colonie britannique, la Jamaïque est un état indépendant, membre du Commonwealth depuis 1962.
-
Superficie – 10 991 km².
-
Point culminant – Blue Mountain Peak (2 256 m).
-
Population – 2 909 714 habitants.
-
Histoire – Le 5 mai 1494, Christophe Colomb découvre la Jamaïque, alors peuplée par les Indiens Arawaks. En 1510, les premiers colons espagnols apparaissent sur l'île et réduisent le peuple Arawak à l'esclavage. Fin du XIVe siècle, les Espagnols commencent le trafic d'esclaves entre l'Afrique et la Jamaïque. 1655, les Anglais, attirés par les ressources de l'île, s'emparent de la Jamaïque et créent Port Royal. Ils continuent le trafic d'esclaves et développent la culture de la canne à sucre. 1833, abolition de l'esclavage. L'industrie de la canne périclite. 1872, Kingston devient la nouvelle capitale. En 1944, le gouvernement britannique donne une Constitution à la Jamaïque.
-
Point faible – Une très forte criminalité (un des taux les plus élevés au monde) se concentre dans la capitale.
MARTINIQUE
-
Superficie – 1 080 km².
-
Point culminant – Montagne Pelée (1 397 m).
-
Population – 399 637 habitants.
-
Histoire – En 1635, quand les Français colonisent la Martinique, elle est peuplée d'amérindiens, les Kalinagos. Le nom de l'île vient du mot amérindien Matinino. La mise en valeur de l'île s'effectue par les cultures de plantation (cacao, café, canne à sucre) avec une main-d'œuvre constituée d'esclaves originaires d'Afrique. L'esclavage est aboli en 1848.
-
Religions – Catholiques en majorité.
-
Traditions – Combats de coqs ; musique : bèlè, biguine, mazurka, zouk.
-
Plat national – Assiette créole : accras (beignets fourrés aux légumes ou à la morue), féroce d'avocat, crabe farci ; poisson grillé, Blaff de poissons, soupe « z'habitants » ; Blanc-manger au coco.
-
Boisson – Ti-Punch : rhum blanc, sirop de canne, zeste de citron.
PORTO RICO
Porto Rico a été cédé aux USA après la guerre hispano-américaine. Les Portoricains ont pu obtenir la citoyenneté américaine en 1917 et les gouverneurs sont élus par le peuple depuis 1948. Au cours des plébiscites de 1967, 1993 et 1998, le peuple a choisi de rester dans le Commonwealth.
-
Superficie – 9 104 km² (4 îles principales : Porto Rico, Vieques, Isla Mona et Culebra).
-
Situation – Dans les Grandes Antilles à l'est de la République dominicaine et à l'ouest des Îles vierges.
-
Point culminant – Cerro de Punta (1 339 m).
-
Population – 3 978 702 000 habitants.
-
Histoire – Origines indiennes, colonisation espagnole, peuplement africain... Porto Rico partage une histoire riche de brassage et de rebondissements avec ses voisines cubaines et dominicaines. Toutefois, depuis la fin du XIXe siècle, c'est à l'ombre des États-Unis à laquelle elle est aujourd'hui "associée" que l'île a développé une identité particulière. Jusqu'au XVe siècle, le pacifique peuple des Taïnos (originaire d'Amérique du Sud) occupe l'ensemble de l'île et tire ses ressources de l'agriculture. 1493, arrivée de Christophe Colomb. 1508, début de la colonisation espagnole. 1898, l'Espagne cède l'île aux États-Unis lors du Traité de Paris. 1900, Porto Rico devient officiellement un territoire américain. 1952, Porto Rico obtient le statut d'État libre associé au Commonwealth. 1993, référendum sur l'avenir de l'île qui prolonge le statu quo constitutionnel (même si 42 % des habitants se prononcent en faveur de l'annexion de l'île aux États-Unis).
-
Religions – Catholiques 85 %, Évangélistes 15 %.
-
Traditions – Combats de coqs, le quinceanero.
REPUBLIQUE DOMINICAINE
La République dominicaine tire son nom de celui de sa capitale Santo Domingo ou Saint-Domingue en français, elle-même tirant son nom de Saint-Dominique, saint espagnol fondateur de l'ordre des Dominicains. Ce nom a été institué par la Constitution de 1844.
-
Superficie – 48 734 km², deuxième pays de la Caraïbe par sa superficie.
-
Point culminant – Pico Duarte (3 087 m), parmi les plus hauts reliefs des Antilles.
-
Population – 10 056 200 habitants. La diaspora dominicaine est estimée à plus de 2 millions de personnes, principalement localisée aux États-Unis.
-
Histoire – Habitée par les Taïnos depuis le VIIe siècle, le pays fut découvert par Christophe Colomb en 1492. Il devint alors le lieu d'implantation des premières colonies européennes et Saint-Domingue fut la première capitale espagnole de ce nouveau monde. Le pays, après l'alternance de règnes espagnol, français et haïtien, devient indépendant en 1821, mais est à nouveau reprit par Haïti. Il faudra attendre 1844 et la victoire des Dominicains sur Haïti pour que le pays acquiert son indépendance réelle. L'instauration d'une certaine stabilité politique ne se fit pas sans difficultés et sans violence. 1861-1865 : Demande le soutien de l'Espagne face aux menaces haïtiennes. Annexion du pays par l'Espagne. 1916-1924 : Le pays est occupé par les États-Unis. 1930 : Raphaël Trujillo prend le pouvoir et maintient pendant plus de trente ans un régime dictatorial brutal avant d'être assassiné par des militaires en 1961. 1963 : Juan Bosch, chef du PRD, remporte les premières élections libres, mais il est renversé par un coup d'État militaire au bout de quelques mois ; après un putsch de jeunes officiers contre le triumvirat militaire, les États-Unis interviennent militairement en 1965. 1966 : Joaquim Balaguer, proche du dictateur Trujillo, devient président aux termes d'une campagne électorale marquée par la violence politique. Il est réélu en 1970 et en 1974. 1978 : la prise de fonction d'Antonio Guzmán (PRD) est considérée comme le premier transfert de pouvoir à se passer dans le calme et ouvre la voie à l'établissement d'une véritable démocratie. 1986 : Balaguer revient au pouvoir et gagne frauduleusement les élections de 1990 et 1994. 1996 : Par suite d’une médiation de l'Organisation des États d'Amérique, la constitution est modifiée et de nouvelles élections portent au pouvoir Leonel Fernández Reyna.
-
Religions – Catholiques 95 %.
-
Quelques points forts – Agriculture biologique (fournit aujourd'hui 80 % du marché mondial de bananes bio et commence à se positionner sur les marchés des avocats, citrons, cocos, mangues et plantes médicinales), cigares (premier pays producteur au monde avec 600 millions d'unité par an), gisements (exploité depuis 1976, le larimar est une pectolite de couleur bleue qui se trouve uniquement en République dominicaine. Importants gisements d'ambre végétal, de nickel ; autres ressources : or, bauxite, argent, calcaire, granit).
-
Traditions – Carnaval, musique (merengue, bachata, reggaeton, salsa).
SAINT-VINCENT-ET-LES-GRENADINES
Saint-Vincent et les îles Grenadines sont un archipel composé de 32 îles dont seulement neuf d'entre elles sont habitées.
-
Superficie – 389 km².
-
Point culminant – Mont Grand Bonhomme (954 m).
-
Population – 109 400 habitants.
-
Histoire – L'île « Yurumein » fut probablement explorée par C. Colomb qui lui donna son nom de « St-Vincent » en 1498. Les Indiens Caraïbes résistèrent longtemps aux Européens (en 1660 un traité franco-anglo-caraïbe garantit aux Caraïbes l'entière propriété des îles de la Dominique et de St-Vincent). En 1719, des Français parviennent à s'établir dans l'île, qui passe à la Grande-Bretagne en 1763. Le statut d'État associé à la Grande-Bretagne date de 1969, l'indépendance de 1979 (même année que la dernière éruption du volcan de la Soufrière).
-
Religions – Protestants : anglicans 47 %, méthodistes 28 %. Catholiques 13 %, autres croyances 12 %.
-
Quelques points forts – Culture de la banane, paradis fiscal, patrimoine maritime (plages et fonds marins parmi les plus beaux du monde).
-
Traditions – Chasse à la baleine (disparue partout ailleurs aux Antilles), combats de coqs, musique.
-
Plat national – Poisson salé ou frit aux oignons, tomates et concombres accompagnés de fruit à pain grillé, « Callalou soup » (potage épais de feuilles de taro, de viande fraîche ou salée, de pommes de terre, lait de coco et condiments), « Conch souse » (lambis bouillis).
-
Boissons – La « Hairou » (bière locale), le « Sunset rum » (84°5, un des plus forts au monde).
EXEMPLE DE LA REUNION
La Réunion est une île située dans l'Ouest de l'océan Indien, à l'est de l'Afrique, dans l'hémisphère sud. Elle constitue à la fois un département et une région d'outre-mer français.
-
Population – 855 961 habitants.
-
Langues locales – Français et créole réunionnais.
-
Superficie – 2 512 km².
-
Situation – Dans l'archipel des Mascareignes à 172 km à l'ouest-sud-ouest de l'île Maurice et à 679 km à l'est-sud-est de Madagascar. Il s'agit d'une île volcanique créée par un point chaud : culminant à 3 071 m au piton des Neiges, elle présente un relief escarpé travaillé par une érosion très marquée. Le piton de la Fournaise (2 632 m), situé dans le Sud-Est de l'île, est un des volcans les plus actifs du monde. Bénéficiant d'un climat tropical d'alizé maritime et située sur la route des cyclones, La Réunion abrite un endémisme exceptionnel.
Géographie
GEOLOGIE ET RELIEF
La Réunion est une île volcanique née il y a quelque trois millions d'années avec l'émergence du volcan du piton des Neiges qui est aujourd'hui, avec une altitude de 3 070 m, le sommet le plus élevé des Mascareignes et de l’océan Indien. L'est de l'île est constitué par le piton de la Fournaise, un volcan bien plus récent (500 000 ans) qui est considéré comme l'un des plus actifs de la planète. La partie émergée de l'île ne représente qu’un faible pourcentage (environ 3 %) de la montagne sous-marine qui la forme.
En plus du volcanisme, le relief de l'île est rendu très accidenté par une érosion active. Le centre abrite ainsi trois vastes cirques creusés par l'érosion (Salazie, Mafate et Cilaos) et les pentes de l'île sont sillonnées par de nombreux cours d'eau creusant des ravines, estimées à au moins 600, généralement profondes et dont les torrents entaillent les flancs des montagnes jusqu'à plusieurs centaines de mètres de profondeur.
Le massif ancien du piton des Neiges est séparé du massif de la Fournaise par une trouée formée de la plaine des Palmistes et de la plaine des Cafres, voie de passage entre l'Est et le Sud de l'île. En dehors des plaines, les espaces côtiers sont en général les régions les plus plates notamment au nord et à l'ouest de l'île. Le littoral du Sud sauvage est cependant plus abrupt.
Entre la frange littorale et les Hauts, s’étend une zone transitoire pentue dont la dénivellation varie considérablement avant d'arriver sur les lignes de crêtes sertissant les cirques ou l'Enclos, la caldeira du piton de la Fournaise.
CLIMAT
La Réunion se caractérise par un climat de type tropical humide tempéré par l'influence océanique des vents d'alizés soufflant d'est en ouest. Le climat réunionnais se distingue par sa grande variabilité particulièrement en raison de l'imposant relief de l'île qui est à l'origine de nombreux microclimats. De ce fait, on relève de fortes disparités, d'une part de précipitation entre la côte au vent à l'est et la côte sous le vent à l'ouest, et d'autre part de température entre les zones côtières plus chaudes et les zones d'altitudes relativement fraîches.
Il existe deux saisons marquées à La Réunion, qui se définissent par le régime des précipitations :
-
Une saison des pluies allant des mois de janvier à mars, au cours de laquelle tombe la majorité des précipitations de l'année.
-
Une saison sèche s'étalant de mai à novembre. Néanmoins sur la partie est et les contreforts du volcan, les pluies peuvent être importantes même en saison sèche.
-
Les mois d'avril et de décembre sont des mois de transition, parfois très pluvieux mais pouvant également être parfois très secs.
Les températures à La Réunion se caractérisent par leur grande douceur tout au long de l'année. En effet l'amplitude thermique d'une saison à l'autre est relativement faible (dépassant rarement 10 °C) bien que sensible :
-
En saison chaude (novembre à avril) : les minimums moyens varient généralement entre 21 et 24 °C, et les maximums moyens entre 28 et 31 °C, sur la côte. À 1 000 m, les minimums moyens fluctuent de 10 à 14 °C et les maximums moyens de 21 à 24 °C.
-
En saison fraîche (mai à octobre) : les températures varient au niveau de la mer, de 17 à 20 °C pour les minimums moyens et de 26 à 28 °C pour les maximums moyens. À 1 000 m, les minimums moyens oscillent de 8 à 10 °C et les maximums moyens de 17 à 21 °C.
Dans les bourgs de montagne, comme à Cilaos ou à La Plaine-des-Palmistes, les températures moyennes oscillent entre 12 °C et 22 °C. Les zones d'habitat les plus élevées et les espaces naturels d'altitude peuvent connaître quelques gelées hivernales. De la neige a même été observée sur le piton des Neiges ainsi que le Piton de la Fournaise.
CYCLONES
La Réunion est située dans le bassin de formation des cyclones tropicaux du Sud-Ouest de l'océan Indien : durant la saison cyclonique, qui s'étend officiellement de novembre à avril, l'île peut être frappée par des cyclones dont les vents dépassent les 200 km/h et apportent des précipitations diluviennes.
Environnement et patrimoine naturel
L’île de La Réunion possède une faune et une flore variées, bien que localement menacée par des espèces introduites devenues invasives. Contrairement à la Guyane, on n’y trouve aucun grand mammifère sauvage (jaguar ou autres fauves par exemple). En revanche, de nombreuses espèces endémiques y sont répertoriées.
FLORE
La flore tropicale et insulaire de l'île de La Réunion se caractérise par sa diversité, un taux d’endémisme très élevé et une structure bien spécifique. La flore réunionnaise compte une grande diversité de milieux naturels et d’espèces. Cette diversité est d’autant plus remarquable, mais fragile, qu’elle est différente en fonction des milieux (littoral, basse, moyenne et haute montagne).
On recense à La Réunion un taux d’espèces endémiques très élevé, avec plus de 850 plantes indigènes (arrivées naturellement et présentes avant l’arrivée de l’Homme), dont 232 espèces endémiques de La Réunion (seulement présentes sur l’île), ainsi que de nombreuses espèces endémiques à l’archipel des Mascareignes. La flore réunionnaise se distingue enfin des forêts tropicales équatoriales par une faible hauteur et densité de la canopée, sans doute par adaptation aux cyclones, et une végétation bien spécifique, notamment une forte présence de plantes épiphytes (qui poussent sur d’autres plantes).
FAUNE
La faune remarquable de La Réunion se concentre autour des oiseaux, des insectes ou des reptiles, qui comptent de nombreuses espèces endémiques, mais l'île n'accueille pas de grand mammifère et ne compte pas d'animal dangereux sur terre. La faune qui compte le plus d’espèces endémiques est celle des oiseaux, dont certaines espèces sont fortement menacées, et aussi celle des insectes, notamment coléoptères et papillons, encore assez mal connus. Certains animaux, pas nécessairement endémiques, sont aussi devenus des symboles de l’île, à l’image du Paille-en-queue ou de l’Endormi. La Réunion compte assez peu de mammifères, et une seule espèce endémique, le Ti Moloss qui est une micro-chauve-souris (microchiroptères).
La Réunion jouit d'une biodiversité et d'une faune marine très importante, que ce soit dans les récifs et les lagons, mais aussi avec les poissons et les habitants du grand large. On dénombre plus de 1 200 espèces de poissons qui évoluent dans les lagons, les tombants et les grands fonds des eaux réunionnaises.
La réserve naturelle de Saint-Philippe Mare-Longue est l’une des dernières forêts primaires mégathermes hygrophiles de basse altitude de l’archipel des Mascareignes.
RECIF DE CORAIL
Comme l'île est relativement jeune (3 millions d'années), les formations coralliennes (âgées de 8 000 ans) sont encore peu développées et occupent une surface faible comparativement à des îles plus anciennes, se présentant pour la plupart sous la forme de récifs frangeants. Ces formations délimitent des « lagons » (il s'agit plus précisément de « dépressions d'arrière-récif ») peu profonds dont le plus grand ne dépasse pas 200 m de large, pour 1 à 2 m de fond environ. Ces lagons, qui forment une ceinture récifale discontinue de 25 km de long (soit 12 % du littoral de l'île) pour une surface totale de 12 km², sont situés sur la côte ouest et sud-ouest de l’île.
BIODIVERSITE MARINE
Malgré la faible surface des récifs coralliens, la biodiversité marine de La Réunion est comparable aux autres îles du secteur. Les récifs coralliens de La Réunion, aussi bien au niveau des platiers que des barrières, sont principalement dominés par des espèces de corail branchu à croissance rapide du genre Acropora, qui permettent d'héberger et de nourrir de très nombreuses espèces tropicales.
Les recherches scientifiques récentes font état à La Réunion de plus de 190 espèces de coraux, plus de 1 300 espèces de mollusques, plus de 500 espèces de crustacés, plus de 130 espèces d'échinodermes et plus de 1 000 espèces de poissons.
Les eaux plus profondes de La Réunion accueillent des dauphins, orques, baleines à bosse, baleines bleues et les espèces de requins sont variées ; parmi celles-ci : le requin baleine, le requin corail, le requin bouledogue, le requin tigre, le requin à pointes noires et le requin blanc. Plusieurs espèces de tortues marines y vivent et s'y reproduisent.
Histoire
-
1153 – Le géographe arabe Al Idrissi cartographie l'île sous le nom de « Dina Morgabin ».
-
1513 – Les Portugais y débarquent. Le navigateur Pedro de Mascarenhas donne son nom à l'archipel des Mascareignes, composé de la Réunion, de Maurice et de Rodrigues.
-
1642 – Au nom du roi Louis XIII, les Français s'approprient le territoire, baptisé « île Bourbon ».
-
1663 – Le colon Louis Payen s'y installe avec des serviteurs malgaches.
-
1665 – Création de la Compagnie française des Indes orientales par Jean-Baptiste Colbert, qui envoie 4 navires sur l'île. Étienne Regnault en devient le premier gouverneur.
-
1668 – Anne Mousse, surnommée « grand-mère des Réunionnais », est la première femme à naître sur l'île.
-
1715 – Le gouverneur de Bourbon Antoine Desforges-Boucher y impose la culture du café. Utilisation d'esclaves africains et malgaches pour l'exploitation agricole.
-
1793 – Lors de la Révolution française, le territoire est renommé « île de la Réunion » sans doute en hommage à la réunion des révolutionnaires parisiens et marseillais.
-
1796 – Les colons refusent la première abolition de l'esclavage décrétée par la Première République.
-
1806 – Sous le Premier Empire, le territoire est rebaptisé l'« île Bonaparte ».
-
1807 – Une série de catastrophes naturelles ravage les plantations de caféiers et girofliers. La France commence à y implanter de la canne à sucre.
-
1811 – Révolte d'esclaves de Saint-Leu.
-
1840 – L'esclave Edmond Albius découvre le procédé de fécondation de la vanille.
-
20 décembre 1848 – L'abolition de l'esclavage est proclamée. 62 000 esclaves sont libérés. Accélération de l'engagisme : les planteurs font désormais appel à la main d'œuvre indienne.
-
1865 – Crise de la canne à sucre, concurrencée par la betterave à sucre.
-
Début du XXe – Immigration indo-musulmane et chinoise.
-
1918 – Grippe espagnole : environ 10% de la population est décimée.
-
1946 – La Réunion devient un département d’outre-mer.
-
2010 – Le parc national de La Réunion entre au patrimoine mondial de l'UNESCO.
Société et économie
ORIGINES GEOGRAPHIQUES DE LA POPULATION
La population de La Réunion est composée de populations issues de Madagascar, de l’Est de l’Afrique continentale (les Cafres), de l'Ouest et du Sud-Est de l’Inde, le Gujarat (les Zarabes) et le Tamil Nadu (les Malbars) ainsi que du Sud de la Chine notamment de Canton (les Chinois) et d’Europe (les Yabs). Aujourd'hui, la population de l'île est particulièrement métissée.
Les premiers colons, au XVIIe siècle, sont des Européens, essentiellement des Français, accompagnés parfois d’épouses malgaches et de serviteurs du même pays. À partir de l’essor de la culture du café (1718), le recours à l’esclavage s’intensifie et draine vers l’île Bourbon des flux considérables d’asservis venus essentiellement de Madagascar et d’Afrique orientale, mais également d’Inde, de Malaisie… Les esclaves constituent les trois quarts de la population à la fin du XVIIIe siècle (37 000 esclaves en 1789). Au début du XIXe siècle, l’esclavage est contesté, tant du point de vue moral que du point de vue de l’efficacité économique, et il apparaît un faible courant d’immigration d’engagés (travailleurs « libres » qui s’engagent à travailler un certain nombre d’années chez un maître).
Après l’abolition de l'esclavage, en décembre 1848, les exploitants se tournent vers l’engagement, qui apporte un flux important de travailleurs venus d’Inde (essentiellement de la côte de Coromandel, précisément du Tamil Nadu, au sud-est du sous-continent, et non de la côte de Malabar, au sud-ouest d’où l’on a tiré par erreur l’appellation locale « malbars » désignant ce groupe ethnique), de Madagascar, d’Asie du Sud-Est, de Chine… En outre, la fin du XIXe siècle voit arriver de la province de Guangdong des paysans cantonais qui, fuyant la pauvreté et plus tard les bombardements japonais, œuvrent d’abord dans l’agriculture avant de s’installer dans le commerce de détail. Du métissage de ces communautés émerge une culture créole.
La période esclavagiste a constitué une époque de racisme exacerbé et d’antagonisme entre les communautés. Les préjugés raciaux sont restés vivaces jusqu’après la Deuxième Guerre mondiale. La population réunionnaise s’est alors rapidement transformée, avec la généralisation de l’éducation, la démocratisation résultant de la départementalisation, le progrès économique qui profitait aux membres des diverses communautés en faisant émerger de nouveaux secteurs d’activité, ce qui changeait complètement l’échelle sociale. Un métissage accru fait que l’on distingue de moins en moins les ethnies. Les préjugés raciaux auraient ainsi pratiquement disparu. Si La Réunion constitue un modèle pour l’harmonie ethnique, les disparités demeurent fortes sur le plan des revenus, de la formation, des patrimoines.
RELIGIONS
Du fait des différentes origines de la population réunionnaise, les principales religions pratiquées dans l’île sont le christianisme (85 %, essentiellement catholique romain, mais aussi protestant), l’hindouisme (7 %, tamouls), l’islam (2 %, majoritairement sunnite) et le judaïsme, la communauté chinoise vénérant pour sa part le héros guerrier devenu dieu, Guan Di.
Diverses manifestations spirituelles jalonnent aujourd’hui l’année civile, Pâques, Divali, Noël, Ramadan, Pandialé, Carême, commémorations sacrificielles du mouton et du cabri.
ÉCONOMIE
L'agriculture occupe 44 000 hectares de surface agricole utile. La Réunion produit principalement du sucre (premier producteur européen), mais aussi de la vanille bourbon. Cultivée sur l'île depuis le XIXe siècle, elle est l'une des rares à être encore produite de manière manuelle.
La pêche à La Réunion est également un point important pour la production vivrière et la culture gastronomique.
Culture et patrimoine
CUISINE
Toujours accompagnés de riz, les plats les plus communs sont les caris, version locale du curry indien, le rougail et les civets. Le cari se compose d'une base d'oignon, d'ail et d'épices comme le curcuma, sur laquelle on fait frire poisson, viande, œufs ; on ajoute ensuite de la tomate. Les plats peuvent aussi éventuellement être parfumés avec du gingembre ; le zeste d'un combava est généralement très apprécié. Le chop suey (au riz et non pas avec des pâtes) et autres plats asiatiques comme le porc à l'ananas sont également très courants.
D'une façon générale, les plats sans viande ou poisson sont rares et il n'existe donc que peu de solutions végétariennes. L'une d'entre elles est le gratin de chouchou préparé à partir de la Chayote. Pour le reste, ce sont surtout des volailles qui sont consommées. Une des spécialités locales est le civet de tangue (de la famille des hérissons).
MUSIQUE
Deux formes d'expression musicale composent historiquement la tradition folklorique de La Réunion. Si l'une, le séga, est une variante créole du quadrille, l'autre, le maloya, à l'image du blues américain, vient d'Afrique, porté par la nostalgie et la douleur des esclaves déracinés et déportés de leur terre natale.
Le séga, danse de salon costumée et rythmée par des instruments occidentaux traditionnels (accordéon, harmonica, guitare…), témoigne du divertissement policé en cours dans la société coloniale de l'époque. Il reste aujourd'hui la danse de salon typique de La Réunion et de l'archipel des Mascareignes en général avec le séga mauricien et le séga rodriguais.
Le maloya des esclaves, danse d'allure rituelle tout en mélopées et en gestuelles, se faisait quasi clandestinement la nuit autour d'un feu ; les quelques instruments d'accompagnement étaient de confection végétale (bambous, calebasses, etc.). Les troupes de maloya, au-delà de leur goût pour cette forme d'art musical, veulent perpétuer la mémoire des esclaves, leur souffrance et leur déracinement. Au travers de textes parfois contestataires ils rappellent à la France son passé esclavagiste et soulignent les méfaits de cette époque coloniale sur l'homme ; au cours de l'histoire de l'île, il est arrivé aux artistes de maloya et aux kabars (des rassemblements) d'être interdits par le pouvoir en place.