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Muse T4 - Le Serpent et le Scorpion

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     Dans le désert du Souffle du Diable, les Fyriens et les Musards sont désormais unis pour le meilleur et pour le pire.

     Tandis que la résistance s’organise contre les partisans de Mashkan, Altaïr et Sciddith infiltrent la forteresse d’Oyyan pour récupérer le Sablier de Sang et découvrir les secrets d’Ay-Myra.

     Au prix de nombreux sacrifices, les nouveaux alliés et leurs ennemis vont se livrer une guerre sans merci pour le contrôle du Puits des Ancêtres. Du serpent ou du scorpion, qui sortira vainqueur de la confrontation ?

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EXTRAIT

     Les cheveux blonds de Dhagild, coiffés en tresse, apparaissent devant ses yeux. C’est là qu’il réalise que le colosse a fait un grand effort de présentation. D’habitude, on le sent venir à cause des effluves de vin, de terre et de sueur. Aujourd’hui, il s’est soigneusement décrassé la couenne et a enfilé une tunique neuve, brodée, qu’il a lui-même confectionnée. Sa crinière, légèrement humide, brille plus que d’ordinaire. Il n’était pas aussi propre tout à l’heure, quand il a trimballé Miloch jusqu’ici.

     — Mais, dis… t’es beau comme un écu neuf ! s’exclame le Derweid. T’as pris un bain ? Le précédent, c’était il y a deux jours, non ?

     — Tu surveilles mes jours de bain, maintenant ?

     — C’est presque la fête nationale à Muse quand tu réalises qu’il serait temps de te rafraîchir le cuir... Alors oui, tout le monde attend ton jour de bain.

     — Ça fait quinze ans que tu me bassines avec tes théories sur l’hygiène, il faut croire que le bourrage de crâne a porté ses fruits, ironise le maître d’armes.

     — C’est ça, ouais… Ne me prends pas pour un con.

     Dhagild roule des yeux. Miloch lui adresse un sourire goguenard.

     Caelius et Elund, deux de leurs voisins venus faire découvrir aux Fyriens la variété de leurs produits, circulent à proximité du Puits avec une charrette pleine de chaussures de qualité et de peaux tannées. Le cordonnier s’esclaffe en avisant l’allure anormalement raffinée du géant.

     — Alors, Dhagild, on est amoureux ? Ça fait trois fois cette année, tu bats tous les records !

     Ayant compris la raison de cette apparence soignée, Miloch commence à rire, avant de se sentir légèrement essoufflé et étourdi. Un tantinet vexé par leurs remarques, le Caerlidéen croise les bras avant de râler :

     — Fichez-moi la paix ! Qu’est-ce que ça a de si exceptionnel que je me lave ?

     — Tu es en train de perturber tous nos repères, ricane Elund.

     — Ouais et ben, vous allez devoir vous y faire. Et en passant, vous feriez bien de vous savonner plus souvent, vous aussi ! On vous sent refouler des sandales depuis l’autre côté du mirage.

     — C’est sérieux à ce point-là ? réalise Caelius. C’est qui ? Allez, mets-nous au parfum !

     — Vous ne pouvez vraiment pas vous empêcher de vous mêler des histoires des autres, hein… Allez vendre vos godasses, les gars, je suis convaincu que ça fait des siècles que tous ces gens-là vous attendent pour cesser de se balader les arpions à l’air.

     Jetant un œil sur la place où s’affairent des Fyriens, Miloch remarque seulement à cet instant que la majorité d’entre eux se promène pieds nus. Les pavés de la cité étant rafraîchis par le cours d’eau en sous-sol et la protection solaire de la fausse dune, ils en profitent pour réguler leur température corporelle.

     Ignorant son sarcasme, les deux Musards s’en vont. Le Caerlidéen les entend débattre, quelques mètres plus loin, de l’évidence de son propos.

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